Kabôsy Spirit : L’esprit du Rija
1 avril 2015 - Cultures Music MusiquesNo Comment   //   2709 Views   //   N°: 63

Si la région du Menabe possède son propre jeu de kabôsy à travers le mangaliba ou le kilalaka, la région Haute Matsiatra n’est pas en reste. Le groupe fianarois Kabôsy Spirit l’acclimate au horija traditionnel dans un esprit résolument « world ». 

Originaires de Fianarantsoa, les jumeaux Mbity et Doda, l’un au chant et l’autre au kabôsy, redonnent un nouveau souffle à cet instrument traditionnel, en l’harmonisant avec d’autres plus modernes comme la basse jouée par Fefy, la guitare par Dad’s et la batterie par Ratax. Une fusion assumée qui leur a permis de trouver leur propre musique. Leur style baptisé Kabôsy Spirit est également devenu, en 2012, le nom du groupe : depuis 1999, on les connaissait sous le nom de Ery Mbity. Un nouveau départ pour cette formation qui veut mettre en avant cet esprit si particulier et cette énergie qui se dégagent du kabôsy, la guitare malgache.

Dans les campagnes, on se les fabrique soi-même, sans qu’il existe vraiment un standard : le nombre de cordes varie de trois à six et l’accordage n’est pas fixé. D’où ce son rustique pas toujours évident à domestiquer. « On expérimente toutes les façons de jouer du kabôsy. Si certains musiciens ont l’habitude d’en jouer en frappant les cordes, moi j’ai plutôt tendance à les pincer, comme si je cherchais à faire sortir l’âme de l’instrument. C’est ce qui donne ce son cristallin », souligne Doda.

Après 15 ans de carrière, les cinq compères vont enfin sortir leur premier album intitulé Tonga mamangy (Rendre visite), en puisant évidemment dans le horija (rija), le chant polyphonique betsileo traditionnel. Un album également ouvert aux sonorités modernes dans un esprit « world » totalement assumé.

Dix titres sont annoncés, certains anciens, d’autres nouveaux comme Zama lahy, Mifatotra ou Aminay. « On a choisi ce titre, car on cherche à partager notre musique partout où l’on va. Avec simplicité et courtoisie, comme lorsqu’on rend visite à quelqu’un. Notre musique parle au coeur et exprime ces valeurs de solidarité et de droiture si chères aux Betsileos. » Un album qui sent bon l’amitié également puisque le groupe a décidé de rendre hommage à travers lui au guitariste de jazz Tôty, décédé prématurément en 2007. « Il avait participé à l’enregistrement de notre single Tonga mamangy, sorti en 2006. Il a toujours cru en nous et voulait nous voir sortir notre premier album. Les années ont passé, mais on lui devait bien ça. » 

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