Josiane SOLONIAINA : DE HAUTE LUTTE
20 septembre 2012 - LoisirsNo Comment   //   1944 Views   //   N°: 32

Si elle n’a pas ramené de médaille, elle a fait vibrer le pays en se retrouvant la dernière Malgache en lice aux J.O. de Londres. Envoyée au tapis lors des huitièmes de finale de lutte libre féminine, la « dame de fer » n’en baisse pas pour autant la garde, convaincue que la vie est un éternel combat. 

Elle était la dernière Malgache encore en lice aux Jeux Olympiques de Londres. La dernière chance de ramasser une médaille après la sortie sans éclat de nos athlètes en haltérophilie, judo, natation et course.

Mais le 9 août, Josiane Soloniaina, vice-championne d’Afrique moins de 72 kg, a finalement dû s’incliner lors des huitièmes de finale de lutte libre féminine devant la Camerounaise Ali Annabel Laure. La « dame de fer » comme l’appellent ses coéquipières au rugby, était tombée sur plus forte qu’elle. « Ses clefs de tête et de nuque qui ont fait des ravages au Championnat d’Afrique ont été sans effet à Londres », regrette Bernard Andrianirina, son mari et entraîneur.Malgré tout, tous les amateurs de lutte à travers le monde ont pu apprécier la détermination sans faille de cette « petite » Malgache, un peu perdue il faut bien le dire au milieu des 266 lutteurs et 72 lutteuses issus des 71 pays qui participaient aux J.O. « Comparé aux grosses délégations formées par l’Azerbaïdjan, la Biélorussie ou Cuba, c’est vrai que Madagascar ne pesait pas lourd… question de moyens. Mais l’important n’est-il pas de participer ? », ironise Bernard. 

Pour autant, Josiane Soloniaina n’est pas du genre à baisser les bras, même si à 34 ans elle sait que le temps lui est désormais compté pour dominer sur les tapis. « J’espère encore participer à une Olympiade. Avec la lutte il ne faut jamais jurer de rien : un jour tu es dessous, un jour tu es dessus », confie celle dont le palmarès est une suite de victoires arrachées de haute lutte : cinquième mondiale en 2001, médaille de bronze aux Jeux africains de 2003, médaille d’or aux Jeux des Îles de 2007, vice-championne d’Afrique en 2008… 

« J’aime tout ce qui est frontal », concède Josiane dont le gabarit tout en muscles en fait également une plaqueuse hors pair au sein de l’équipe de rugby des Cheminots. « Sur le terrain je suis un vrai bulldozer », se flatte la dame qui avoue cependant être une grande sentimentale. La preuve, c’est pour séduire son petit ami de l’époque, devenu son mari et entraîneur, qu’elle choisit de s’initier à la lutte libre féminine ! Une histoire qui est loin d’être finie puisque leurs deux enfants sont également lutteurs, dont l’un évolue au Sénégal.

Contrairement à la lutte gréco-romaine où l’on ne peut attaquer qu’avec les bras et le haut du corps, dans la lutte libre on peut aussi utiliser les jambes. « C’est un sport brutal, mais pas du tout agressif. On est autant dans l’épreuve de force que dans la maîtrise de soi », estime la lutteuse. Apparue très tardivement, courant des années 1980, la lutte féminine est semblable en tout point à la lutte libre hommes, à ceci près qu’elle interdit certaines prises comme les clefs doubles (double Nelson), jugées trop dangereuses pour les femmes. Manquerait plus que ça ! 

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