Jery : L’enfance de l’art
11 avril 2012 - CulturesNo Comment   //   2527 Views   //   N°: 27

Martelé dans l’acier, le monde de Jery est habité de tout un tas de créatures rondes et rassurantes. Un esprit d’enfance et de simplicité au service de techniques de sculpture parmi les plus avancées qui soient. Vous avez dit Calder ?

Son jardin d’Alasora a tout du décor de science-fiction avec ces dizaines de gros blocs d’acier sculpté tout miroitant sous le soleil. Comme des robots tout droit sortis du film Transformers, prêts à vous embarquer avec eux pour d’incroyables aventures intergalactiques. Du calme ! La vision de Jery est beaucoup plus champêtre que cela. « La nature me fascine. Toutes mes créations évoquent les animaux et les végétaux, pour qu’on les aime mieux », commente l’artiste, sourire épanoui. Chez lui, on le voit, poésie et candeur ne font qu’un.

Jery Razafindranaivo est tombé très tôt dans le monde de l’art. À l’âge de 16 ans, il rencontre Luc Michez de l’Académie supérieure royale des Beaux-arts de Bruxelles qui lui fait découvrir la sculpture. Touche-à-tout inspiré, il déborde sur le dessin avec Christian Cailloux et Christophe Merli, sur le design avec Jean-Baptiste Silbertin-Blanc de l’École Boule, puis sur le papier mâché avec le Sénégalais Selassié Michaël Bethe. Pour autant, la sculpture reste son mode d’expression privilégié. « J’adore travailler les matières brutes, comme la terre, le bois ou l’acier ; avec elles on est au coeur de la création, on y est physiquement », estime-t-il Des créations qui trouvent un écho certain au-delà de nos frontières, avec sa participation au Dak’art, au Sénégal, en 2004, et plus récemment au Jeux de la Francophonie d’Ottawa, en 2011. Sa plus grande fierté, l’exposition d’une de ses oeuvres à l’American School : « Un lémurien de 3 mètres de haut sur 2,80 mètre de long », précise-t-il. Car Jery est un sculpteur qui voit grand.

La tôle d’acier est l’un de ses matériaux de préférés. Assez malléable pour donner vie à toutes sortes de créatures plus vraies que nature : des tortues, des hippopotames, des lapins, des chevaux… Sa technique de prédilection, la dinanderie qui consiste à repousser les fines plaques d’acier avec un marteau à boule, de façon à « donner du volume et du souffle à l’ensemble ». Jery ne cesse d’élargir les limites de sa créativité en s’inspirant des grands sculpteurs contemporains. « J’aime Henry Moore pour la rondeur qu’il donne à ses oeuvres, Mirό pour son côté enfantin, Calder pour ses pièces en mouvement. » 

Il s’essaie actuellement à réalisation de petites têtes sculptées, d’animaux mais aussi d’hommes et de femmes, une première chez lui. « C’est un projet qui se veut d’abord décoratif, tout en restant artistique. Par la dimension des pièces et le peu de matériau utilisé, je veux mettre leur achat à la portée de tout le monde. » Un artiste attachant dont une vingtaine d’oeuvres est exposée durant tout ce mois d’avril chez Max et les Ferrailleurs, à Isoraka. 

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