Hero For a Day : Fils de punks
28 décembre 2012 - Cultures Music MusiquesNo Comment   //   1703 Views   //   N°: 35

Teenagers en quête de maturité, les musicos de Hero For A Day revisitent l’esprit du pop punk.
Un courant musical largement sous-représenté à Madagascar face à la déferlante rock metal.
Un peu de douceur dans ce monde de brutes… 

20 ans, toute modestie mise à part, ils se considèrent comme les « dinosaures » du punk gasy. Pas totalement faux, puisque certains membres de Hero For a Day (nommément Stéphane (chant), Georgio (guitare), Julio (batterie) et Fabrice (basse) sont passés par des formations qui pourraient résumer à elles seules la (très) courte généalogie du mouvement punk à Madagascar.

À l’heure où le black, speed ou death metal est en train de se faire passer pour la quintessence du rock

qui fait grrr, il n’est pas sans intérêt de rappeler que juste avant il y a eu le punk ! Il y a très exactement 35 ans, lorsque sort à Londres le mythique Never Mind the Bollocks des Sex Pistols et ses programmatiques éructations : « Je ne sais pas ce que je veux, mais je sais comment l’obtenir ! » (Anarchy in UK). 

La musique de l’ado très énervé.
Jeans déchirés, guitares saturées, paroles hardcore… plus c’est joué vite, fort et faux, meilleur c’est ! Enfin, ça c’était le punk de papa, car depuis il y a eu pas mal de sous-courants se réclamant du punk, sans en être tout à fait.
Exemple : le pop punk ou ce qui peut se faire de plus mélodieux dans le genre.
Un mouvement apparu dans les années 90 avec des groupes comme Blink 182, Sum 41, plus tard Greenday ou The Donots, et qu’entend incarner à Madagascar Hero For a Day.
Sa cible : le teenager boutonneux avec son argent de poche, ses boissons énergétiques, ses petites déprimes.
« On l’avoue, on joue pour les 12-17 ans, on adore se produire dans les fêtes de lycée », se marre Georgio.

Premiers désirs (« It’s the summer/Lay in bed I dream of you again » (My Summer), crotte et flûte à mes vieux avec velléité de fugue « I wanna leave this place and never want to come back home/maybe sell my cellular phone » (Out of my Way), c’est un peu la chronique douce-amère des années collège dans un Madagascar qui ressemblerait à un clip de MTV (d’où le nom de MTV punk donné au pop punk).
« La première fois qu’on s’est produits sur scène, c’était pendant un live de metal.
On était comme des extraterrestres, visiblement le public n’était pas prêt à écouter du pop punk », se souvient Stéphane. C’est sûr que l’esthétique est très éloignée de celle des gros « lourds » du hard.
Plus grand-chose de l’esprit des Pistols, un peu plus de celui des Ramones (période Phil Spector)… si l’on fait la moyenne des deux, on n’est plutôt pas déçus, à condition d’aimer les voix de castrat et les refrains repris en choeur…

Créé il y a moins d’un an, le groupe travaille déjà à l’écriture de nouvelles chansons comme My Summer, Out of my Way ou Sweat and Sore.
« L’anglais, ça sonne mieux sur ce genre de musique.
Et avec le Net tu peux te faire comprendre partout dans le monde, même des Pussy Riots », commente Georgio. Dans leurs projets à court terme, en plus de la sortie de nouveaux clips, figure une grande tournée nationale destinée à propager l’esprit du teen power.
« A 25 ans peut-être qu’on sera trop vieux pour ça, mais à 20 ans on est complètement crédibles », lance Stéphane. Alors pour ceux qui aiment Hero for a Day, tapez 1… 

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