Hanitrarivo Rasoanaivo
1 mai 2014 - MusiquesNo Comment   //   4855 Views   //   N°: 52

« Musique pour lémuriens »

Le documentaire animalier « Island of Lemurs : Madagascar », raconté par Morgan Freeman, est diffusé dans les salles américaines depuis le 31 mars. Hanitrarivo Rasoanaivo du groupe Tarika, qui signe la bande-son, se devait d’être invitée à Hollywood pour la sortie officielle du film. Une grande première.

Tes impressions de Hollywood ?

Fouler le tapis rouge a été une grande fierté pour moi, d’abord parce que  je représentais mon pays et que c’est la première fois qu’une Malgache était invitée là-bas. Une expérience inoubliable, même si j’ai déjà contribué à l’écriture de musiques de films comme The Nanny Diary de Shari Springer Berman ou encore le documentaire Red Island.   J’ai également pu rencontrer Morgan Freeman qui prête sa voix au documentaire et qui est très concerné par tout ce qui touche à l’environnement.  #IslandofLemurs : Madagascar  est surtout une  opportunité pour nous de mieux nous faire connaître à travers le monde. Dans le sillage du film, plein de produits malgaches dérivés sont mis en avant comme la vanille, le chocolat et même une bière appelée Lémuria !

Comment t’es-tu retrouvée dans l’aventure ?

On va dire que c’est le fruit du hasard. En 2011, j’ai créé une plateforme appelée Arts et Environnement regroupant des  artistes malgaches de toutes disciplines. Nous avons campé à Ranomafana et c’est là que nous avons rencontré Drew Fellman, l’un des réalisateurs du film avec David Douglas, ainsi que la primatologue américaine Patricia Wrights qui figure dans le docu. Ils étaient en  repérage. Ils nous ont montré le film qu’ils ont réalisé au Kenya sur les éléphants et celui sur les orangs-outans en Indonésie. J’étais étonnée parce qu’il n’y avait de musique pour représenter ces pays. Drew Fellman m’a répondu que la musique n’a rien à voir dans un documentaire animalier, mais je lui ai quand même donné un album de Tarika Bé à écouter. Par la suite, de retour de Toliara, il m’a appelé pour me dire combien ma musique correspondait aux paysages du Sud. Et c’est comme ça que nous avons commencé à collaborer.

Combien de tes chansons retrouve-t-on dans le documentaire ?

Il y a cinq morceaux issus des albums Soul Makassar  et Live in Lugano.  Plus une chanson de Gloria Gaynor : I Will Survive, que j’interprète à ma façon. Pour Drew Fellman, cette musique correspond tout à fait à la situation des lémuriens à Madagascar. Pour écrire les textes, je me suis mise à la place du sifaka, le propithèques de Verreaux, une espèce menacée d’extinction comme tous les lémuriens de la Grande Ile, en grande partie à cause du braconnage.

Tu milites beaucoup pour la protection de la biodiversité…

J’estime qu’en tant qu’artistes, nous pouvons faire des choses pour sensibiliser la population sur les problèmes environnementaux. C’est bien pour cela que j’ai créé Arts et Environnement. J’ai également ouvert une bibliothèque verte à Ant’show Androndra pour montrer aux enfants comment vivent les animaux dans leurs milieux naturels, quand l’Homme ne les menace pas.

Propos recueillis par #AinaZoRaberanto

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