Foire internationale de Madagascar : « Forcer l’ouverture au reste du monde »
4 mai 2016 - ÉcoNo Comment   //   2260 Views   //   N°: 76

Après l’Asie à travers l’événement Asia-IO, c’est au tour du monde entier d’être invité à Madagascar à la 11e édition de la Foire Internationale de Madagascar (FIM), qui se tient du 19 au 22 mai au parc des expositions Forello Expo à Tanjombato. Michel Domenichini Ramiaramanana, président de l’agence organisatrice Première ligne nous en parle.

La FIM est une plateforme multi sectorielle de rencontres économiques internationales, quelles sont ses forces ?
On peut dire que cette plateforme d’échange favorise, depuis dix ans, les relations d’affaires sans qu’il y ait d’intermédiaire entre les différents acteurs du secteur privé. La FIM vise à renforcer l’esprit d’excellence dans les relations d’affaires entre les opérateurs des différents secteurs privés de la région du sud-ouest de l’Océan indien et du monde entier. Si Asia-IO fut une occasion d’accueillir les acteurs économiques de l’Asie, cette édition de la FIM s’ouvre au reste du monde à travers sa plateforme d’échange et de partage. Une trentaine de nationalités y sont représentées. Pour cette édition, la FIM voit pour la première fois la participation de la Turquie et de Dubaï, deux pays qui sont d’importantes sources d’investissements directs étrangers. Toutefois, les entreprises malgaches ne sont pas en reste. Parmi les 550 stands, 60 % des participants sont des Malgaches.

Depuis les dix années de la FIM, quelles améliorations avez-vous constaté en matière de relations d’affaires ?
La FIM est devenue, aujourd’hui, une institution parce que les États participants utilisent cet outil pour faire la promotion des échanges commerciaux. Depuis ses débuts, la FIM est un événement labellisé Business France. Elle est de surcroît aujourd’hui référencée par l’agence Enterprise Mauritius ainsi que par les services économiques de l’Indonésie. Nous avons, certes, une vocation nationale mais aussi régionale car nous croyons fortement en l’intégration économique régionale. D’ailleurs, le message a été clair tout au long de ces dernières années. Les opérateurs malgaches recommandent l’union sacrée au sein du secteur privé d’ici et d’ailleurs.

Pouvez-vous nous donner des exemples de relations d’affaires qui se sont nouées et qui ont apporté des résultats fructueux pour le pays ?
On peut citer le groupe français Legrand qui agit dans le domaine de l’électricité. Pour cette 11e édition, la société propose des normes électriques adaptées au pays, cela va dans le sens de la professionnalisation du secteur de l’énergie. Il y a, par ailleurs, l’entreprise malgache Guanomad, dans le domaine agroalimentaire, qui a pu obtenir un fonds d’investissement sud africain. Aussi, Dzama a bénéficié de transfert de technologie dans ses activités vinicoles. On peut donc considérer la FIM comme un levier de croissance économique car les hommes d’affaires profitent de sa tenue annuelle pour accomplir, faire aboutir, ou démarrer de nouvelles affaires. D’ailleurs, la FIM, c’est aussi là où on fait un état des lieux su secteur économique de Madagascar à travers de nombreuses conférences.

D’après les observateurs locaux, la situation économique de Madagascar est en train de se redresser, qu’en pensez-vous ?
Oui tout à fait, depuis deux ans, nous pouvons enregistrer un certain nombre de success story d’entreprises malgaches. Ce sont les locomotives qui peuvent entraîner les autres. Par ailleurs, nous pouvons saluer le voyage du Président de la République à l’Île Maurice pour favoriser l’intégration économique régionale. Il a fait appel à des expertises spécifiques de personnes qui ont des compétences particulières pour la création de zones économiques spéciales. Cela favorisera dans les années à venir le développement de Madagascar. Toutefois, notre principale faiblesse reste l’établissement des normes à suivre pour améliorer notre offre exportable. Pour palier cela, nous avons aujourd’hui un bureau des normes, sous la tutelle du Ministère du commerce, dont je suis également le président fondateur. Le bureau a son programme de mise en place des normes dans le domaine par exemple de l’agro-alimentaire, des matériaux de construction ou des détergents. Ces normes permettront de faire évoluer l’environnement économico-commercial de Madagascar.

La 10e édition de la FIM en chiffres

12 000 m² d’espace d’exposition couvert

303 sociétés exposantes

une trentaine de nationalités

20 secteurs d’activités (habitat, décoration, construction, immobilier, agroalimentaire, produits manufacturés, import/export, services, communication et TIC, équipements, logistique, finance, environnement, tourisme, hôtellerie, restauration, énergies et mines, hygiène, santé, entretien)
51 023 invitations professionnelles et VIP distribuées

13 087 billets payants, soit 11, 08 % de plus que l’année 2014

environ 326 articles rédactionnels parus (articles presse, magazine économique) et 104 articles web, soit une augmentation de 11, 6 % par rapport à 2014.

Quatre grandes salles ayant accueilli 29 conférences

Un espace restauration gastronomique

Un espace snack service rapide

35 sponsors et partenaires

Revenons à la FIM, comment se présente cette 11e édition ?
La Réunion était le pays focus de la précédente édition, cette fois-ci, c’est le tour de l’Île Maurice. Si autrefois, on parlait de la route maritime de la soie, du chanvre, des épices, on parle aujourd’hui de la route aérienne du transfert de technologie entre Maurice et Madagascar. Maurice figurant parmi les États les plus performants, il est impératif pour notre pays de partager des expériences avec cette île, qui a servi au cours des trente dernières années de modèle de développement économique. Nous sommes convaincus qu’on pourra faire de la zone Océan indien un nouveau pôle mondial de croissance. D’ailleurs, la FIM agira toujours dans ce sens en sa qualité de médiateur économique.

Des projets pour après la FIM ?
Cette année, nous allons produire d’autres événements économiques précédant le Sommet de la francophonie en novembre, toujours pour la mobilisation du secteur privé dans un mouvement spiral positif. Nous ambitionnons de faire de Madagascar la terre d’accueil de toutes les initiatives entrepreneuriales et des investissements étrangers.

Propos recueillis par #PriscaRananjarison

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