Fenêtres de la Chine : En voilà un cirque !
6 juillet 2012 - CulturesNo Comment   //   1188 Views   //   N°: 30

« Les Fenêtres de la Chine ». Tel est le spectacle que la Compagnie des Arts chinois a présenté le vendredi 25 mai au Dôme RTA d’Ankorondrano. Des numéros dédiés à l’acrobatie chinoise traditionnelle, avec chants, danses, jongleries, équilibrisme et arts martiaux. Un art populaire de plus de 3000 ans. 

La Compagnie des Arts chinois est composée de dix artistes, dont certains proviennent de l’Opéra de Pékin. Tous brillent par leur parfait éclectisme dans la meilleure tradition du cirque chinois. L’équivalent du mot cirque est zaji en chinois ; ce qui peut se traduire par « acrobaties » ou « talents assortis » : un art de la scène intégrant aussi bien la jonglerie, la gymnastique, le trapèze, le contorsionnisme, la magie, le mime que les numéros de clowns.

A l’origine, les acrobates sont des artistes de Cour, voués au seul divertissement des Empereurs. C’est sous la Dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C.), 

par exemple, qu’apparaît la performance dite Bai Xi où les artistes doivent exécuter jusqu’à cent numéros différents à la suite… Bien plus tard, au XVIIe siècle, l’opéra supplante les acrobates auprès des Empereurs. Ils se retrouvent alors dans la rue à jouer sur les marchés et les places publiques, ce qui marque la création du cirque proprement dit. Aujourd’hui, 160 troupes chinoises perpétuent cette tradition de plus de 3 000 ans. La plus connue est sans doute celle des Liao Ning qui anime depuis 1949 le Grand Cirque de Pékin. 

Toutes ces troupes, à l’instar de la Compagnie des Arts chinois, développent leur propre scénographie, leurs costumes, leurs jeux de lumières et leurs accompagnements musicaux, mais avec le souci constant de rester dans la tradition du divertissement populaire. Les grands classiques de l’acrobatie chinoise sont donc souvent repris comme la Danse du Lion… ce pilier du divertissement oriental a été pendant des centaines d’années le numéro favori des Empereurs : deux acrobates donnent vie au personnage légendaire du lion en sautant, dansant, cabriolant au rythme de musiques endiablées… Même succès ininterrompu depuis des siècles avec la Double danse de l’épée, les Sauts périlleux aux échasses, les Bonds aux dessus des poignards…

Pour leur première performance à Madagascar, les artistes de la Compagnie des Arts chinois ont choisi de composer un programme équilibré unissant la tradition du divertissement ancestral et un rythme d’une grande modernité. La Danse des Nénuphars, qui ouvrait le show, est une chorégraphie rappelant les mouvements de la gymnastique rythmique, mais avec la fluidité exquise du ruban. Grâce et beauté également avec la Danse du Paon, un grand classique du sud de la Chine. Classique encore, et parmi les plus grands, que ce numéro de femme équilibriste avec ses assiettes tournant sur des baguettes d’un mètre et qui effectue en même temps des acrobaties au sol… Le clou du spectacle a été sans nul doute ce numéro directement inspiré de la tradition de l’Opéra de Pékin où l’on voit une actrice jouer sept personnages à la fois, avec les mimiques appropriées. Un pur bonheur.  

#AinaZoRaberanto
Photos : Rijasolo

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