Femmes, femmes, femmes
27 mars 2019 - LifeStyleNo Comment   //   5917 Views   //   N°: 110

Toky Rajaona : « J’aide les femmes à s’épanouir »

« Le plus important, ce n’est pas être féministe ou pas. Qu’on soit homme ou femme, il faut être en harmonie avec soi-même et avec les autres. C’est ce dont on a besoin pour bien grandir. » C’est le thérapeute et spécialiste du changement, Toky Rajaona, qui le dit ! Il n’est peut-être pas un féministe mais cela fait partie de son travail d’aider les femmes à s’épanouir dans leur vie. Cofondateur de Masterlife, il a organisé le 9 mars la Woman Power Celebration. Ce séminaire en leadership féminin a eu pour objectif d’aider une centaine de femmes à reprendre le contrôle sur leur vie. Des femmes cadres, entrepreneurs et universitaires qui ont soif de renforcement de capacité (empowerment). « Comme la plupart des femmes actives, elles sont confrontées à beaucoup plus de pressions. Elles ressentent le désir de se surpasser. » Durant sa carrière, Toky Rajaona a pu observer les comportements des femmes malgaches.

« La plupart craignent beaucoup d’être rejetées par la société. D’autres ont peur de ne pas être à la hauteur d’un pseudo-standing social qu’elles s’inventent. » Ces constats l’ont amené à conclure que les femmes ont besoin d’apprendre à avoir confiance en elles. « Elles veulent aussi être mieux comprises et reconnues. Elles ont de grandes ambitions et elles méritent qu’on les soutienne. » S’il y a bien une personne que Toky Rajaona a toujours soutenu, c’est sa femme ! « Elle a fait ses premiers pas dans l’entreprenariat à 23 ans. Elle est aujourd’hui mère de quatre enfants et fondatrice-dirigeante d’une agence de communication institutionnelle. Je suis très admiratif de son parcours. Elle a su prendre le contrôle de sa vie privée et professionnelle. » Pour Toky Rajaona, si toutes les femmes malgaches (ou ne serait-ce qu’une partie !) bénéficiaient d’un renforcement en développement personnel, elles représenteraient un puissant levier de développement économique pour notre pays. Pouvoir aux femmes !

Dan Suleymanov : « Désapprendre les automatismes »

Qui dit féminisme dit forcément longs discours sur l’égalité hommes/femmes ? Eh bien pas forcément. En tout cas, pas avec Dan Suleymanov : « On dit souvent qu’on cherche à avoir des droits égaux à ceux des hommes mais je pense que cela va au-delà de ça. On ne peut pas demander des droits égaux dans un système qui est, à la base, inégalitaire. » Le féminisme selon elle vise surtout à « désapprendre » et « déconstruire » certains automatismes afin « d’en venir à une forme de conscience qui permettra à chacun de se demander pourquoi ces droits-là sont essentiels ». Nourrissant une véritable fascination pour le corps féminin, elle a organisé une conférence sur le thème : « L’émancipation du corps de la femme et le rôle de l’art », le 30 janvier dernier à l’Is’art Galerie, Ampasanimalo.

Une conférence où elle a invité son auditoire à reconsidérer le rapport que cette société patriarcale entretient avec le corps des femmes. « C’est un rapport extrêmement paradoxal. D’un côté on a cette hypersexualisation permanente du corps féminin lorsqu’il est capitalisable. De l’autre, on diabolise tout ce qui touche au corps de la femme dès lors qu’il est sans lien avec le corps masculin, comme avec les règles ou la masturbation féminine. » Selon elle, « la femme n’arrive pas à trouver sa place entre cette diabolisation et cette hypersexualisation et cela impacte sur sa santé mentale, physique et sur son développement personnel ». Consciente que tout cela mettra du temps à prendre place, Dan préconise une approche pacifiste de la question, et c’est là que l’art intervient. « Comme beaucoup de femmes, je me sers de l’art pour m’approprier mon corps et l’accepter », concède-t-elle.

Pages réalisées par #MioraRandriamboavonjy et #PriscaRananjarison

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