Faneva Imà ANDRIATSIMA : Bien dans mes godasses !
6 juin 2019 - LoisirsNo Comment   //   2364 Views   //   N°: 113

Faneva Imà Andriatsima, capitaine des Barea, a été nominé dans la catégorie Meilleur joueur africain de l’année en décembre 2018 par la Confédération africaine de football (CAF). L’attaquant de 34 ans a été dans une dizaine de clubs internationaux et joue aujourd’hui au Clermont Foot 63. Cramponnez-vous !

Ton plus beau souvenir avec les crampons ?
Mon but lors du match contre la Guinée équatoriale en octobre 2018 à Bata. Ce match nous a permis de nous qualifier pour la CAN. Ma passion pour le foot remonte à bien longtemps. Mon oncle m’a offert mes premières godasses à 9 ans. J’ai fait mes premières passes sur terre battue dans mon quartier à Ankorondrano. Au lycée, je faisais du sport et j’ai été sélectionné pour un match amical contre l’équipe des Scorpions Cadet U16 (les Barea de l’époque). C’est là que leur coach m’a proposé de rejoindre l’équipe. En 2004, j’ai été recruté par l’Union sportive de la commune urbaine d’Antananarivo (USCA Foot) où l’on a joué la coupe d’Afrique deux ans d’affilée et où j’ai marqué une cinquantaine de buts.

De là ta carrière internationale…
Ensuite, j’ai été repéré par le Football Club de Nantes. Je suis donc parti en France en 2007 et mon premier match pro s’est tenu au stade de la Beaujoire, dans cette même ville. Je n’arrivais pas à croire que je jouais un jour sur une pelouse à l’internationale ! Depuis, j’ai connu une dizaine de clubs dont Boulogne-sur-Mer, Amiens, Beauvais, Créteil, Clermont, etc. Le plus dur n’est pas de passer en ligue pro mais d’y rester ! Il est hyper difficile de jouer au foot en France. Si tu n’es pas organisé, tu meurs. Il faut tout bien planifier : les jours de repos, le régime alimentaire, les heures d’entraînement, etc. Il ne faut en aucun cas se laisser aller. Ce n’est qu’au bout de quelques années que j’ai pris conscience que le foot c’est un travail, pas un loisir.

Et l’aventure Barea ?
Je suis capitaine des Barea depuis près de quatre ans. Avant, les Malgaches ne croyaient pas en nous. Je les comprends puisque c’était toujours la défaite. Il fallait y remédier. En 2016, nous avons fait match nul avec l’Angola. À la fin du match, j’ai réuni l’équipe et je lui ai dit que si on veut aller à la CAN, il faut quintupler d’effort et faire venir des joueurs comme Bolida, Marco, Anicet, Albert… On a besoin de la meilleure formation et d’un groupe solidaire. Et c’est ce qu’on est aujourd’hui grâce aussi à l’aide de notre coach Nicolas Dupuis. En plus d’être une équipe sur terrain, on est des amis dans la vie. On se dit les choses en face et on avance ensemble malgré les défaites, comme celle contre le Sénégal en mars.

Comment vois-tu le foot à Madagascar ?
Il y a de nombreuses écoles de foot mais on manque de formateurs. Il faut envoyer les majors des écoles de foot pour se former ailleurs et revenir au pays pour encadrer la relève. Quant à moi, je vais passer mon diplôme universitaire des organisations sportives (Dugos) cette année. Je voudrais devenir directeur sportif ou être coach. Je ne suis pas encore décidé mais je compte rester dans cette discipline.

Propos recueillis par #PriscaRananjarison

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