Fanamby : Tant de défis à relever
8 novembre 2018 - AssociationsNo Comment   //   2309 Views   //   N°: 106

Créée en 1997, l’association adore les épreuves. En août dernier, elle a réussi à réaménager l’allée des Baobabs et à structurer les activités économiques autour. Aujourd’hui, les populations riveraines se réjouissent des nouvelles infrastructures.

Tiana Andriamanana,
directrice exécutive de l’association Fanamby

À Madagascar, les défis à relever sur le plan environnemental ne manquent pas. Et l’association Fanamby (Défi) l’a bien compris. Elle a réussi un pari, celui de structurer les activités économiques au sein de l’allée des Baobabs dans la région du Menabe. Fanamby a inauguré en août de nouvelles infrastructures : dix kiosques, un musée, un amphithéâtre, une cafétéria et quatre toilettes en dur. Rien que pour l’infrastructure, elle a investi environ un milliard d’ariary.

Le but est de protéger l’allée des Baobabs, cette route de 400 mètres bordée de plus de 400 majestueux baobabs, classée patrimoine mondiale de l’Unesco. Pour Fanamby, la conservation et le développement socio-économique sont liés. « Il faut que les habitants puissent bien gagner leur vie pour pouvoir protéger leur source de revenus qui n’est autre que le site. Notre objectif est de faire en sorte que les activités économiques de la population locale soient bien gérées », explique Tiana Andriamanana, directrice exécutive de l’association.

Pour la petite histoire, l’association Fanamby gère l’allée des Baobabs depuis 2004. « A l’époque, c’était la cacophonie en matière d’activités sur le site. Tout le monde s’installait où il voulait, sans oublier les déchets qui s’accumulaient ici et là. » Aujourd’hui, la population de Bekonazy habitant à proximité de l’allée des Baobabs – 1 000 personnes – se réjouit des nouvelles infrastructures. Les sculpteurs vendent leurs produits dans des kiosques. Ils sont responsables de la zone et veillent à sa propreté sous peine de sanctions. De même, c’est un habitant qui gère le musée. « Il a même mis à profit pour le musée des sculptures mortuaires de ses grands-parents. D’ailleurs, c’est plus un cabinet de curiosité qu’un musée où on retrace tout ce qui est relatif à la région du Menabe (objets d’art, ouvrages historiques, etc.) »

Pour mettre en place ces infrastructures, il a fallu des milliers d’échanges et de réunions avec la population locale de 2004 à 2017. « Tout passe par la communication. Il y a eu des craintes, des frustrations et des colères, surtout venant des 32 familles qui ont dû être délocalisées. En effet, elles avaient construit leurs maisons en pleine Allée des baobabs. Cela devient problématique lorsque les locaux commencent à s’installer en plein site. Au final, elles ont accepté d’être délocalisées pour le bien de tous. » Aujourd’hui, les habitants reçoivent des formations en technique d’accueil, de nettoyage, de réparation et même en apprentissage de langues étrangères. « L’objectif est de les rendre responsables et indépendants, qu’ils puissent bien gérer quand nous ne serons plus là. » Ce concept, Fanamby l’applique aussi à ses autres sites notamment dans la région de Diana, Sava, Analamanga et Alaotra mangoro. Tant d’autres défis à relever !

©Photo : Ymagoo

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