Facebook : people à la page
1 mai 2013 - D'après euxNo Comment   //   1576 Views   //   N°: 40

Avec ses 350 millions de membres, Facebook est de loin le réseau communautaire le plus partagé dans le monde. Si certains y voient un « cinquième pouvoir » supplantant de plus en plus les médias institutionnels, d’autres s’inquiètent des dégâts qu’il peut causer sur la vie privée. Big Brother ou gentil dauphin ?

 

Tence Mena : « La plus piratée ! »

Sans se prétendre geek ou nerd, une mordue de l’informatique, Tence Mena avoue une certaine addiction aux réseaux sociaux. « Dès que j’ai un instant à tuer, je vais sur ma page Facebook. Avant, il fallait aller sur les plateaux de la télé ou dans les radios pour parler de ses shows, maintenant il suffit de l’annoncer sur Facebook et l’effet est le même. » La chanteuse gère elle-même sa page officielle. Un bon moyen d’assurer sa promo, mais aussi d’entretenir un lien direct avec ses fans. « Ils peuvent laisser des commentaires ou me poser des questions, je me fais un devoir d’y répondre. » Elle n’hésite pas à parler d’événements plus intimes, comme ses fêtes entre amis ou ses déjeuners. « La vie privée a tendance à reculer sous la poussée des médias. Il faut quand même

se donner des limites, ne pas tout sacrifier au voyeurisme ambiant », estime-telle. Sa page toujours très animée, provoque des débats passionnés, par exemple sur le sens à donner à ses maquillages : « Je réponds toujours qu’il y a deux personnages en moi, Tence l’artiste et Hortensia la mère de famille… » Rançon de sa notoriété, Tence Mena est sans doute l’artiste malgache la plus piratée, mais avec sa nouvelle page hypersécurisée depuis octobre, cela ne risque plus d’arriver. Enfin la chanteuse est sur Youtube et depuis peu sur Myspace. Complètement « piquée », la diva du salegy !

Bekoto : « Antidote à la pensée unique…»

Pas nécessaire d’être né de la dernière pluie pour s’intéresser aux nouvelles technologies. Prenez Bekoto, pilier historique des Mahaleo. Il a beau être d’une génération qui rêvait de casser la machine, de quitter la ville, de revenir à la nature, le voici à soixante balais bien sonnés en train de gérer plusieurs comptes Facebook, le sien et celui de son groupe, entre autres ! « Notre page compte plus d’un millier d’abonnés. C’est un outil commercial très pratique pour trouver des contrats pour les cabarets ou les concerts. Quel dommage qu’Internet n’existait pas dans les années 70, on aurait moins galéré pour se faire connaître ! »
Anarcho-romantique, utopiste dans l’âme, Bekoto est également convaincu que la Toile est un véritable contre-pouvoir, une sorte de démocratie directe en train de se constituer. « Je fais des

rencontres intéressantes, j’apprends et je partage beaucoup de choses sur les réseaux. Beaucoup d’idées d’avantgarde y circulent. On est même mieux informés que dans les journaux ! » Une alternative à la pensée unique, en somme. En plus de sa page Facebook, Bekoto anime un blog riche en articles de fonds sur Mahaleo, plus un compte Youtube pour les vidéos, et bientôt sur Tweeter. Mais l’hypercommunication a son revers. « Il y a aussi le pire sur les réseaux. Aujourd’hui tu peux organiser un génocide par Internet. Raison de plus d’être hypercritique avec cet outil. » Et d’admettre qu’il passe beaucoup de temps à « contrecarrer les conneries des autres. » À quand une chanson de Mahaleo sur l’hypercommunication ?

Pages réalisées par Joro Andrianasolo et Solofo Ranaivo

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