Erick Monjour
1 février 2014 - Non classéNo Comment   //   3708 Views   //   N°: 49

L’artiste barré

Fondateur du mouvement World painting en 1995, Erick Monjour dit Code barre 1111111111162 entend faire se rencontrer des bouts d’univers différents afin de leur apporter une nouvelle dimension symbolique.

Il revisite toutes les époques et les genres picturaux pour en capter l’iconographie qu’il va recycler « en une suite de télescopages iconoclastes ». Erick Monjour a fait ses armes à l’école Parson’s à Paris et au Circulos de Bellas Artes à Madrid. Bien que né à Madagascar, il a surtout montré ses œuvres en France et dans le reste du monde. Sa toute première exposition en terre malgache se tiendra à partir du 6 février à l’Is’art Galerie.

Il l’a intitulée « Retour à Tana », un voyage au cœur de son enfance et de l’iconographie malgache, « remixé dans son kaléidoscope virtuel ».

« Mandala Zafimaniry 1 & 2 »

« J’ai trouvé dans l’iconographie malgache des formes cosmiques que l’on pourrait associer aux mandalas tibétains et indiens. Ces symboles très anciens, que l’on trouvait sur tous les hauts plateaux de Madagascar, ornent désormais les portes et volets des villages Zafimaniry. Ordonnés selon des combinaisons ésotériques, et disposés face aux quatre points cardinaux, ils ont une grande charge symbolique et témoignent de l’idée d’équilibre chère aux Zafimaniry.

Ce sont ces symboles qui, d’après leur tradition, auraient ouvert la voie de la montagne, apprivoisé les esprits de la forêt en leur permettant d’y vivre en paix ou convoqué les nuages pour cacher leurs villages quand les menaces approchaient. J’ai choisi les représentations les plus cosmiques de cette iconographie en les traitant comme des mandalas, une des sources d’inspiration de ma peinture.

Le traditionnel Goro (sabre à long manche avec lequel sculptent les charpentiers) s’est donc transformé en pinceau pour réaliser ces deux toiles de 1,30 m x 1, 30 m, peintes à l’huile »

« Code barre litchis de Madagascar »

« Le code barre 1111111111162 est ma signature et également mon nom d’artiste. J’ai choisi cette empreinte si représentative de notre époque pour signer mes œuvres comme un clin d’œil. Ne sommes-nous pas aujourd’hui produits comme des individus réductibles à ces barres verticales sagement alignées?

Cependant mon code barre se distingue de ses semblables car il ondule sur la droite, ce qui le rend illisible au scanner, une façon de signifier notre unicité. Je décline mon code barre sur de nombreux supports, tissus, galets, plaques d’aluminium, affiches lacérées…

Ces cartons qui servaient à emballer des litchis de Madagascar sont désormais recyclés et détournés comme supports de mon identité. Ils sont réalisés à l’acrylique, à l’huile et à l’encre. Leur format est de 38 cm de large sur 30 cm de hauteur. »

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