En Descendant Le fleuve Mangoky
23 octobre 2012 - EscalesNo Comment   //   4138 Views   //   N°: 33

Le tourisme d’aventure vous tente ? Alors c’est le moment ou jamais de de dévaler en pirogue le fleuve Mangoky en compagnie de Mamy Victor. Un périple de cinq jours sans hôtels cinq-étoiles, mais avec de superbes nuits à la belle étoile au pied des baobabs…

De l’aventure et des espaces vierges. C’est ce que promet Mamy Victor au visiteur en lui proposant de dévaler avec lui, en pirogue, le fleuve Mangoky. Situé au sud-ouest de l’île, c’est l’un des plus longs du pays bordé de somptueux paysages dont la plupart ne sont pas répertoriés dans les guides touristiques.

Et pour cause, la région est très peu habitée, donc très peu visitée. Habitant la ville de Beroroha, à quelque 320 km de Toliara, Mamy Victor se donne précisément comme ambition de promouvoir cette destination, même si les infrastructures d’accueil ne sont pas là. A défaut d’hôtels pépères et de circuits fléchés, il entend compenser par l’authenticité, la découverte et les bivouacs sous les étoiles.

« Il y a beaucoup de belles choses à voir, mais pas beaucoup de professionnels pour les faire connaître », déplore-t-il. C’est tout le sens de l’association Fihamy qui s’est constituée et dont il est le président. « Nous sommes un peu plus de trente, essentiellement des agriculteurs et des éleveurs, on est parfois aidés par des guides touristiques, mais c’est tout. Aucun appui d’organismes extérieurs », précise-t-il.

Le périple démarre de Beroroha pour atteindre Ambiky-Bevoay, non loin de Morombe qui marque le terminus du Mangoky. Le tout en quatre ou cinq jours selon la longueur des haltes, car il faut aussi savoir prendre le temps de la découverte. Mamy Victor connaît bien ce tronçon de fleuve pour l’avoir descendu bien des fois depuis 2003, seul ou avec des passagers.

« Les pirogues sont faites de planches et sans moteur, mais puisqu’il s’agit d’une descente, il n’y a qu’à se laisser porter », explique-t-il. Pendant la saison sèche, alors que son débit est faible et son niveau au plus bas, la descente prend l’allure d’une douce dérive où l’on peut admirer en toute quiétude caïmans, lémuriens et ces énormes baobabs Grandidieri de 15 mètres de haut qui surgissent de la forêt primaire comme des fusées posées sur leur lampe de lancement.

Un monde vierge, presque irréel, où les villages rencontrés se comptent sur les doigts de la main. Coup de coeur pour les flamants roses qui s’ébattent le matin dans les brumes du fleuve, ou pour la cascade d’Antranokaky, bruissante, impressionnante, mais sans danger pour les embarcations.

Et pour se délasser après ces heures en pirogue, pourquoi ne pas essayer les sources thermales du village de Tsiharipioke ? Le voyage se terminera sur la RN 9 où une voiture vous attendra pour vous faire regagner vite fait les « délices » de la civilisation. Non sans un petit pincement, car le Mangoky sait aussi se faire regretter.

#JoroAndrianasolo
© Photos : Cyrille Cornu (Lokobe)

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