D’yem : Les chéris de l’Afrique
2 novembre 2015 - Cultures Music MusiquesNo Comment   //   2541 Views   //   N°: 70

Leur titre « Malala a ! » (Chéri !) leur a valu de remporter le Grand Prix du Jury aux derniers StarAfrica Sounds. Une consécration à l’échelle africaine pour ce groupe mi-chant mi-rap qui n’avait jamais vraiment réussi à percer sur la scène locale. Nul n’est prophète dans son pays… 

Décidément, les artistes malgaches confirment qu’ils ne comptent pas pour des prunes sur la scène internationale. Après la chanteuse Deenyz, lauréate du concours Island Africa Talent en 2014, c’est le groupe D’yem qui a décroché le jackpot en juillet dernier en raflant le Grand Prix du Jury aux StarAfrica Sounds 2015, cela grâce à leur morceau Malala a ! Un groupe quasiment inconnu au niveau local, mais constitué depuis trois ans seulement et à la recherche d’une reconnaissance qui commençait à se faire attendre. « Nous avons participé à tout un tas de concours nationaux, sans résultats. Pour les StarAfrica Sounds, on a juste envoyé notre morceau par Internet et ça a fait tilt ! », confie Skwal Rakotonirina, le leader du groupe.

Les StarAfrica Sounds, concours digital ne se déroulant que sur Internet, élisent chaque année les meilleurs jeunes talents du continent africain. Pour cette quatrième édition, 50 artistes de 20 pays étaient en lice. Pour Madagascar, en plus de D’yem, concourait Elidiot dont le coupé décalé bien déhanché lui a valu également de remporter le deuxième Prix des Internautes (artistes les plus « likés » sur le site Star Africa), derrière le chanteur guinéen Le Gros Killa Mic. Un véritable tremplin donc pour les artistes débutants. Ce qui est le cas de D’yem, moyenne d’âge 22 ans, groupe formé en 2012 par neuf passionnés de musique (Youn et Smick, au chant, Dré, à la basse, Andry à la guitare solo, Njaka et Toky à la guitare, Tsiry, à la batterie, Dao, au clavier et Skwal, auteur-compositeur), auxquels se sont ajoutées deux choristes.

Leur carte de visite, un style résolument moderne fusionnant chant et rap. Un genre proche du slam rappelant les morceaux d’un certain Gangstabab, même si le groupe refuse toute étiquette. « Nous venons d’univers musicaux très différents, certains du ba-gasy (chansons traditionnels) ou du kalon’ny fahiny (répertoire ancien), d’autres de styles plus modernes. Au niveau des textes, nous puisons dans les poèmes que j’écris. Nous mélangeons tout ça à notre façon, et voilà ! », explique Skwal. Le groupe entend jouer sur son succès africain pour mieux se faire entendre sur la scène malgache. « On a longtemps joué sur des scènes underground, on ne le regrette pas, cela nous a permis d’acquérir de l’expérience, mais maintenant on veut plus de visibilité. » C’est chose faire, puisque le morceau Malala a ! fera partie d’une compilation StarAfrica Sounds 2015 diffusée sur les sites Deezer Afrique, Deezer Afrique du Nord et StarAfrica. com. « Nos trois futurs albums seront distribués gratuitement par StarAfrica en version digitale. Mais ce ne sont que des promoteurs, le plus important maintenant est de trouver un producteur. »

Bien que le groupe ait déjà signé un album audio de neuf titres intitulé Izy no Izy (C’est lui), aucune sortie officielle n’est prévue : « C’était juste un kiff entre nous, mais nous envisageons tout de même une version DVD, et toujours de nouvelles chansons. » Carpe D’yem, comme on dit chez les gens qu’ont des diplômes. 

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