Drôles de Dames : « On ne rigole pas avec la propreté ! »
16 novembre 2017 - AssociationsNo Comment   //   2449 Views   //   N°: 94

Non, il ne s’agit pas des personnages de la série culte américaine des années 80. Quoique les caractères soient bien trempés d’un côté comme de l’autre. L’association Drôles de Dames est composée de vingt Saint-Mariennes prêtes à tout pour faire régner l’ordre écologique et environnemental sur Nosy Boraha (Sainte-Marie).

Ernestine Raoelison,
présidente par intérim

Quand on voit la capitale avec ses ordures amoncelées, ses plastiques qui bouchent les canaux et la peste qui rôde, il y a de quoi être impressionné lorsqu’on atterrit sur Nosy Boraha. Les quartiers, les sentiers et les plages sont l’incarnation de la propreté et l’association Drôles de Dames y est pour quelque chose. « Nous avons constaté qu’à cause d’un manque de sensibilisation, les Saint-Mariens commençait à se laisser aller en terme de propreté des rues. Comme il est inutile d’attendre l’État ou la mairie pour prendre les choses en main, depuis trois ans nous incitons chacun à maintenir la propreté, en commençant par balayer devant sa porte », explique Ernestine Raoelison, présidente par intérim de l’association.

Le plastique, c’est pas chic ! Ce mouvement initié sur l’île par le troubadour Philippe Bonaldi, les Drôles de Dames l’ont bien assimilé. « Chaque Drôle de dame s’occupe d’un des 18 quartierr. On essaye tant bien que mal d’expliquer aux habitants que le plastique est mauvais pour l’environnement.

On les initie également au recyclage. D’ailleurs des bacs de tri ont été installés de part et d’autre de l’île. » Au-delà des sensibilisations, elles ont organisé le concours « Village propre » durant tout le mois de juillet 2016 qui permet une saine émulation entre les quartiers. C’est finalement Ambohitra qui s’est distingué par son organisation des travaux de nettoyage, son appréhension du recyclage et bien sûr la propreté du village !

Pour la petite histoire, l’association a été fondée par Hortense Soazara en 2015 dans le but de réunir les femmes actives de Sainte-Marie. Les unes travaillent dans la vente, d’autres sont propriétaires d’hôtels ou bien directrices d’écoles. Les 20 membres ont une passion commune, celle de l’engagement au service des autres. Leur grande prouesse annuelle reste l’organisation du carnaval dans le cadre du Festival des baleines au mois de juillet.

« La préparation du carnaval dure six mois. Cette année, le thème a porté sur les 18 ethnies. On parle encore d’ethnies ici car la plupart des Saint-mMariens ne connaissent pas le concept de région. » Les 18 quartiers ont donc incarné les 18 ethnies, le but étant de présenter les us et coutumes, les arts et les cultures de chacune. « On a fait un tirage au sort pour savoir quel quartier allait représenter quelle ethnie. Ce n’était pas si évident pour eux d’exprimer une ethnie qu’on n’a jamais rencontrée, car la majorité des Saint-Mariens n’a jamais mis les pieds sur la Grande Ile dont la côte n’est pourtant qu’à une dizaine de kilomètres. On les a donc accompagnés pour la préparation de la scénographie et du décor et les habitants se sont prêtés au jeu. » Une belle aventure pour ces dames de cœur.

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