Dina Maeva : « La musique malgache est trop méconnue à l’extérieur »
10 mai 2017 - CulturesNo Comment   //   2575 Views   //   N°: 88

Voilà un duo éclectique qui va faire beaucoup parler de lui. Avec Bema à la basse et Maeva au chant, BeMaeva promeut la musique malgache aux États-Unis où le premier a élu domicile depuis une quinzaine d’années et où la deuxième est née et a grandi. Rencontre avec Dina Maeva, la voix d’or du groupe.

Qui est BeMaeva ?
BeMaeva est le nom donné à notre groupe composé de Rade Bemabass, David Rajaonary pour l’état civil, et de moi-même Dina Maeva ou Nadine Maeva Randrianarivelo. Mes parents ainsi que mes grands-parents sont originaires de Madagascar. Je suis actuellement des cours à la Baltimore School of Arts (BSA), l’un des meilleurs lycées d’arts des États-Unis, où je me spécialise en chant. Quand à Rade, il est né et a grandi à Beroroha à Toliara. Il a accompagné plusieurs groupes reconnus avant de venir s’installer aux États-Unis au début des années 2000. J’ai fait sa connaissance alors que je n’avais que six mois ! Il venait rendre visite à mon père à l’époque ou lui aussi faisait partie d’un groupe. C’est un musicien émérite et pluridisciplinaire mais son instrument de prédilection est la guitare basse. Il est pour moi un partenaire de scène mais aussi un mentor. 

Il m’a beaucoup appris sur la musique et la culture malgache mais aussi sur le fait d’être un musicien professionnel.

Comment définir votre style ?
Pour ma part, j’ai une formation classique en musique. En plus des cours académiques, je m’intéresse beaucoup à la théorie musicale, au piano, aux vocalises. Mais j’ai aussi une approche interdisciplinaire. Cet éclectisme éclairé se retrouve dans BeMaeva qui peut mêler les grands standards de la musique à de la « world music ». Nous fusionnons ces influences en mettant en valeur nos racines malgaches.

Vos débuts ?
Officieusement, on a commencé lorsque j’avais 9 ans en jouant au Smithsonian’s National Zoo and Conservation Biology Institute à Washington. Depuis, Rade n’a cessé de m’encourager à chanter à divers concerts ou évènements privés à travers les États-Unis. Ce n’est que récemment que nous avons officialisé notre groupe en lui donnant un nom de scène. Nous donnerons notre premier concert officiel en mai 2017 à l’Eubie Blake National Jazz Institute and Cultural Center. J’aimerais aussi collaborer avec Rade sur des projets très intéressants qu’il réalise en parallèle, par exemple la création de jingles pour des publicités de téléphones portables, la composition de bandes-sons pour des films ou des jeux vidéo ou encore l’accompagnement de musiciens.

En quoi est-ce si important de promouvoir la culture malgache à l’étranger ?
Malgré sa vaste gamme de styles et de techniques musicales qui font l’admiration des musicologues, le pays est largement méconnu à l’extérieur. La musique est pourtant un langage universel, elle doit permettre de donner la parole à ceux qui n’ont pas les moyens de se faire entendre sur l’international. Sans parler que la culture, comme d’autres activités, apporte énormément à l’économie d’un pays. Autant de raisons de la porter partout avec soi.

A quand l’album ?
Nous allons continuer à nous produire sur scène afin de réunir suffisamment de matériaux pour lancer un album, car nous voulons créer nos propres chansons. Je planifie également un voyage à Madagascar pour cet été afin que je puisse participer à un programme d’éducation musicale et m’imprégner autant que possible de la culture locale. A mon retour, nous aurons un atelier et travaillerons sur des créations basées sur cette expérience.

Contact
Bemaeva : briarcliftusa@yahoo.com

Propos recueillis par #DinaRamaromandray

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