Cheffe Ramadison : Le goût de la vie
9 avril 2019 - Diaspora HexagoneNo Comment   //   1430 Views   //   N°: 111

Il y a quelques années, Aina Ramadison quitte son travail de conseillère en gestion de patrimoine pour vivre sa passion : devenir cheffe. Une nouvelle aventure, pour le plaisir de cuisiner, mais aussi un formidable appétit pour le partage et l’altruisme.

Aujourd’hui âgée de 44 ans, Aina Ramadison quitte Madagascar en 1985 pour vivre sur l’île de La Réunion. Dix ans plus tard, elle déménagera une nouvelle fois, à la fin de ses études, pour venir s’installer et travailler en métropole, à Paris. Cette insulaire va enchaîner plusieurs postes dans le conseil mais c’est en 2016 qu’elle décide d’effectuer un réel virage dans son parcours professionnel, se lancer dans un domaine qui la passionne : la cuisine. « Il semblait important à mes yeux de connaître les techniques de bases de la cuisine et de maîtriser les exigences du métier. »

C’est dans cette optique qu’elle commence à se former. Elle s’est inscrite auprès du Greta de Melun où elle effectue une formation en CAP de cuisine durant neuf mois. Au cours de ses différents stages, elle a eu la chance de se parfaire auprès du chef Eddy Creuzé, au restaurant l’Inédit de Pringy qui à l’époque était étoilé et également auprès du chef Julien Durand du Pullman Bercy qui mêle gastronomie et « bistronomie ».

Aujourd’hui, elle est à la fois traiteuse, cheffe à domicile et en parallèle cheffe monitrice d’ateliers de cuisine à l’Esat Orange Épicé. Elle qualifie sa cuisine comme un « melting-pot de saveurs alliant tradition et gastronomie ». Elle s’inspire des plats populaires et traditionnels de toutes les cultures qu’elle a eu l’occasion de déguster. « J’aime retrouver les émotions gustatives de mon enfance dans mes plats tout en apportant une touche de modernité et un brassage de saveurs. »

Sa cuisine est aussi généreuse. Son quotidien à l’Esat Orange Épicé consiste à transmettre sa passion pour la cuisine et son savoir-faire auprès de traumatisés crâniens dans le cadre de leur réinsertion sociale et professionnelle. « J’ai trouvé simplement un sens à ma vie. Apprendre, transmettre, partager et aimer les autres. La cuisine est un outil pour aider les autres. »

Elle n’oublie pas non plus le pays qui l’a vu naître. Elle a représenté Madagascar lors du Village international de la gastronomie en mars et cuisiné pour pas mal d’autres événements, notamment pour la diaspora malgache. Plus particulièrement, elle a fait découvrir le henomby ritra (boeuf mijoté), le voanjobory (pois de bambara) aux chroniqueurs et invités de l’émission C à vous sur France 5, en septembre dernier. Pour la suite, elle compte continuer à promouvoir la cuisine malgache et projette un petit retour aux sources après bientôt vingt ans loin du pays.

© S. Rabe Photography

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