Boîte de sardines : Une histoire bien huilée
10 août 2015 - VintageNo Comment   //   5231 Views   //   N°: 67

Nous en avons tous au moins une, planquée au fond du placard. Il s’agit de la conserve par excellence. Que l’on ouvre par dépit, le jour où frigo, placards et gardemanger sont vides. Voici la grande histoire de la petite boîte de sardines.  

On attribue l’invention de la boîte de sardines à un certain Pierre-Joseph Colin, un industriel français de Nantes, qui commence à la commercialiser en Bretagne vers 1820. Il s’inspire de la boîte de conserve inventée une dizaine d’années plus tôt par Nicolas Appert.

Il faut savoir qu’en Bretagne, on conserve la sardine depuis au moins l’époque gauloise, le plus couramment dans des tonneaux bourrés de sel. Mais là, le procédé est différent : les sardines, une fois cuites, sont placées dans des boîtes de fer-blanc, recouvertes d’huile d’olive et stérilisées par ébullition. 

Ce qui n’altère en rien, contrairement au sel, le goût de l’aliment – bien au contraire.

Il s’agit du premier poisson – et pendant longtemps le seul – à faire l’objet d’une mise en conserve. Faciles à stocker sur les bateaux, les boîtes de sardines sont d’abord destinées aux marins, puis rencontrent un extraordinaire succès dans les colonies britanniques et aux États-Unis. Elles symbolisent alors, comme le champagne ou le cognac, le grand luxe français et ne sont destinées qu’aux fines tables de la noblesse et de la grande bourgeoisie. Vers 1880, c’est le dixième produit français le plus exporté et le monopole mondial de la Bretagne est alors total avec ses grandes marques que sont déjà Saupiquet ou Cassegrain. Il en sera ainsi pratiquement jusqu’à la moitié du XXe siècle.

À partir des années cinquante, l’industrie sardinière bretonne décline au profit de ces nouveaux concurrents que sont le Maroc et le Portugal. La sardine en boîte va nettement baisser en qualité, car désormais travaillée congelée et non plus fraîche, mais aussi devenir beaucoup moins chère et donc accessible aux ménages les plus modestes. Elle devient ce produit populaire qu’on sert volontiers dans les cantines en guise de hors-d’oeuvre.

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