BenjaKely : Ma vie, c’est pas du cinoche
12 avril 2017 - CulturesNo Comment   //   1997 Views   //   N°: 87

Les enfants qui vagabondent dans les rues de Tana se comptent par milliers. Le film « BenjaKely » raconte l’histoire de l’un d’eux. Un récit rempli de larmes et de désillusion, métaphore du quotidien des laissés-pour-compte des bidonvilles de La Réunion Kely.

La vie n’a jamais été simple pour BenjaKely. Abandonné à six mois par sa mère, il a été récupéré par Rabebe, une vieille mendiante qui habite La Réunion Kely, un quartier pourri d’Antananarivo au bord du canal. Livré à lui-même, son destin ressemble à la plupart des « 4Mi » (enfants des rues d’Antananarivo) où la misère est devenue pour ainsi dire ordinaire. « Lors du tournage du film, il y a eu des moments où nous avions peur pour nos vies. Comme les scènes étaient tournées de nuit dans des endroits « hot » de Tana, on n’était pas à l’abri des bandits », raconte celui qui joue le rôle de BenjaKely.

À dix ans, à un âge où il devrait côtoyer les bancs de l’école, BenjaKely erre ici et là, main tendue, au gré de ce qu’on veut bien lui donner. Sa voie semble tracer d’avance : mendicité, petits larcins, prison… Pourtant, un rayon de soleil va se frayer un chemin dans cette vie sans lumière. Arrivé à l’âge d’aimer, une femme (jouée par la chanteuse Jirah) lui tend la main et lui offre un travail de gardiennage. Il tombe même amoureux et se marie avec la fille de ses rêves. Mais accusé de cambriolage, il se retrouve dans un tourbillon de quiproquo et de malheurs qui ne semblent pas vouloir s’arrêter…

Mêlant action et drame, le film BenjaKely, produit et réalisé par Tovomanana Rabarison et écrit par Laingonirina Juliette Ramanantenasoa, a Heriniaina Rakotoarivony Rolland et Randriamahaleo ElisoaNampoina dans les rôles principaux. Inspiré d’une histoire vraie, le film a eu beaucoup du mal à se faire. « À la base, cela devait être un film international qu’on allait présenter dans les festivals à travers le monde », nous explique Tovomanana Rabarison. « Mais les investisseurs n’ont financé que le début du film et c’est grâce à quelques subventions qu’on a pu le terminer. »

La réalisation et le montage ont pris pas moins de huit mois, et c’est grâce à la ténacité et au savoir-faire de Maki Productions que le film a finalement pu être diffusé en salles à partir du 31 octobre 2016. La force de ce film réside dans sa capacité à dépeindre la réalité, avec le jeu « comme si on y était » des acteurs. Le succès du premier volet a poussé l’équipe a imaginé une suite dont le synopsis est plein de rebondissements. Mais silence, on tourne !

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