Behind The Sign Le diable au « core »
3 août 2013 - Cultures MusiquesNo Comment   //   1477 Views   //   N°: 43

Porte-flingue à Mada du metalcore le plus cogneur, les cinq musicos de Behind The Sign carburent au rythme lourd, brutal et agressif. Entre thrash et deathcore, pas un instant de répit. Leur marque de fabrique, des paroles dont on comprend le sens. Oui, vous avez bien lu ! 

 

Alternance de chants hurlés (screaming) et de chants clairs (clean), nous voici dans la mouvance metalcore la plus caractérisée de ces dix dernières années. Dans la lignée de groupes comme As I lay Dying, Bullet for My Valentine et autres Caliban dont se revendiquent les Behind The Sign. « On veut faire du refrain à la voix claire notre marque de fabrique. D’habitude, les groupes de metalcore font appel à un chanteur extérieur pour exécuter ces  

type de voix qui demandent une énorme technique, mais nous on les fait nous-mêmes », souligne Safidy Razanakoto, le chanteur.

Je sais, vous les puristes de metal extrême – black, death, que sais-je encore ? – vous pensez que le metalcore, c’est de la bibine éventée. Le screaming passe encore, ça a un air de famille, mais le chant clair, le chant qui ressemble à des mots qu’on comprend, ça ne passe plus ! Enfin, un peu de tolérance, mes chéris ! Des mots qu’on comprend, ça fait du bien aussi de temps en temps. On ne peut pas passer sa vie à « growler » (grogner) comme des Cro-Magnon ! Cela pour vous faire comprendre que les débats sont très animés au sein de la grande tribu metal et que Behind The Sign fait forcément polémique dans les cours de récré. Pour autant, le groupe est loin, très loin de la popisation. « On est d’accord pour dire qu’aujourd’hui le metalcore est trop soft. C’est pourquoi on ajoute cette note agressive héritée du thrash et du deathcore. » Et comme ça tout le monde est content !

Formé en juin 2007, le groupe commence par se faire la main en jouant du punk rock alternatif avant de trancher définitivement pour le metalcore. « Aux riffs hérités du punk rock, on ajoute la brutalité du metal, c’est ça le metalcore, pas du tout une musique de Bisounours », prévient Tsiory Nekena Randrianasolonirina, la première guitare. Le son est plus lourd qu’avec le punk rock, le rythme plus lent, les solos de guitares plus nombreux. A la deuxième guitare, justement, Toky Ambinintsoa, à la basse Lanto Razafindrasata, aux percussions Toky Andrianintsoa. À cinq on n’est pas de trop pour jouer ce genre de musique.

Habitué des grands festivals comme Big Metal, Scream in Silence ou Atmospherock, le groupe sort sa première galette Hope Will Reborn (Espoir de renaître) en 2011. Un opus dont les riffs à cent à l’heure et la rythmique déjantée font la part belle à des textes très travaillés (car audibles ?) et dans l’ensemble optimistes. « ÀMada, il y a toujours cette image démoniaque du metal qui nous colle à la peau et qu’on essaie de dépasser. C’est pour ça qu’on est blacklistés sur les grands médias », estime Safidy. Avec un deuxième album en préparation, Beyond The Sign entend bien ne faire aucune concession et continuer à jouer le metalcore dans les règles du bruit. 

 

Aina Zo Raberanto

COMMENTAIRES
Identifiez-vous ou inscrivez-vous pour commenter.
[userpro template=login]