Attilio : Le street art dans la peau
14 mai 2019 - Cousins-cousines DiasporaNo Comment   //   1684 Views   //   N°: 112

En mode streetwear, bracelets aux poignets et cigarette roulée au bec, Attilio arpente les rues du centre-ville de Saint-Louis à La Réunion, son univers. Derrière la mosquée, il squatte un fond d’impasse, l’un des lieux qu’il affectionne. Bad boy des rues ? Non, artiste des villes sans aucun doute.

Attilio Zoubeiri a 19 ans. Sa construction identitaire est le fruit d’un métissage entre un papa de Mahajanga et une maman aux origines autrichiennes, fille du frère de Max Vauquelin, le spécialiste français du trompe-l’oeil, né à La Réunion. Attilio cultive son look, tout autant qu’il s’intéresse à tout ce qui l’entoure. Sa référence absolue ? Basquiat, artiste graffeur et peintre d’origine haïtienne et portoricaine de Brooklyn, qui a marqué la communauté hip hop américaine de son style. Attilio s’est fait tatouer l’une de ses oeuvres sur le ventre, marquant ainsi sa relation avec cet artiste de manière indélébile. Côté professionnel, il travaille dans la restauration tout en suivant une formation, car il faut bien manger. En tenue de service, il soigne son vocabulaire, le geste rapide et précis au contact des clients aisés. Il s’oriente vers le métier de barman, et souhaite développer sa créativité dans ce secteur en apprenant tous les secrets des cocktails. S’il compte parmi ses amis des stewards et des hôtesses de l’air, Attilio s’oriente plutôt sur un secteur en plein boom : le service sur les bateaux de croisière.

Capable de s’adapter aux situations tel un caméléon, il se transforme en quelques minutes pour passer de son univers artistique à son univers professionnel. Son univers artistique ? la photo, la peinture, la mode. Installé à Toulouse jusqu’à l’année dernière, il défilait pour la marque Futur, touchez le luxe français. De retour à La Réunion, les agences de mannequinat sont plus rares. Son image sert tout de même le magasin BBM de Saint-Louis, spécialisé dans la vente d’accessoires customisés pour les téléphones portables. À côté de cela, Attilio passe des heures à peindre à la maison. Pour montrer que tous les êtres humains sont égaux, il assemble sur la toile des corps sans tête. Depuis peu il s’intéresse également à la photographie de rue, saisissant les contrastes de la ville de Saint-Louis et de ses habitants métissés avec son téléphone portable. Observateur aguerri, Attilio se nourrit et s’inspire de ce qui l’entoure pour construire peu à peu son parcours.

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