Archi-Teck : Rap conscient in da place
24 mai 2016 - Cultures MusiquesNo Comment   //   2690 Views   //   N°: 77

Du flow à l’allure hardcore (de la scansion qui déchire sa race) et des textes engagés, c’est du Archi-teck tout craché ! Leur passage au Centre de ressources des arts actuels de Madagascar, en mai, n’a laissé personne de marbre, et entre dans la célébration de ses 10 années d’existence. 

Archi-teck, le label, du haut de ses dix ans, se veut un pilier du rap conscient et contestataire. Un mouvement par définition inscrit dans l’air du temps mais qui ne se caricature jamais. Nous rejoignons le concept du hip-hop défini par le rappeur américain KRS One pour qui le hip est synonyme de connaissance. « Et le hop fait allusion au mouvement », dégaine K.Sad, le rappeur et fondateur du label en 2006. Bien plus qu’une histoire de passion, le rap est un outil pour conscientiser les jeunes aux problèmes actuels. « De nos jours, le rap n’est plus qu’une question de forme avec beaucoup d’artifices. Il faut un retour aux fondements de cette discipline. Voilà pourquoi notre label met en avant les rappeurs qui accordent de l’importance à la dimension éducative de cette discipline à travers des textes doués de sens et où le malgache est syntaxiquement parfait… enfin presque ! » Le label Archi-teck fait partie de ceux que l’on a invités régulièrement lors des débats citoyens. Ce fut le cas lors de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance de Madagascar sur la chaîne télévisée RTA ou encore lors d’un débat de l’émission Atomik TV en 2012. Sur la même lancée, ils organisent annuellement, le 29 mars, l’événement Hevitra sy hetsika (Idée et mouvement) dédié à une culture hip-hop engagée pour sa patrie.

Le label produit Revoltart, KJB, Nashya et… Archi- Teck, le groupe, formé en 2012. Car Archi-teck c’est aussi une histoire d’amitié. Le groupe est composé des fortes têtes que sont Etni. K, Soja.B, Brage, Diojay et de K.Sad. Il s’est imposé au fil des années avec des titres bien léchés comme Ny marina tsy mba rap (La vérité n’est pas dans le rap), Hoan’ny tanindrazana (Pour la patrie), sans oublier Mivouvouz’elah (Révolte-toi !), un morceau sur la situation politique. « Côté musical, notre groupe se tourne vers un style hardcore, du rap lourd comme on l’aime, axé sur la puissance du rythme. Étant moi-même un bidouilleur de sons, nous travaillons avec plusieurs logiciels pour aboutir à un instrumental propre sachant épouser parfaitement nos textes », précise K.Sad.

Dans le cadre de la célébration des 10 ans du label, le groupe Archi-teck fait la promotion de son deuxième album Rap’n’Jazz. « À travers cet album, nous voulons rendre hommage au jazz qui est un des genres qui a beaucoup inspiré le mouvement hip-hop. » Rap and jazz in da place !

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