Anna Quatuor : Carré de dames
1 janvier 2013 - Cultures MusiquesNo Comment   //   1367 Views   //   N°: 36

Quatre chanteuses qui déménagent sur tous les registres, bien décidées à dépoussiérer les standards du jazz et de la grande variété internationale. Telle a été la surprise du dernier « Walking Jazz » de RLI qui a vu débarquer sur scène Anaa Quatuor et ses cinq musiciens. 

Quatuor ? Anaa est l’acronyme des prénoms des quatre chanteuses (Antsa, Navalona, Andy et Antsiva) de cette formation qui comprend en réalité neuf membres, dont Fy (claviers), Mihaja (guitare), Houzefa (basse), Dera et Josia (batterie). Leur carte de visite, un jazz ouvert sur la variété de qualité avec de superbes harmonies vocales à la Take Six, leur principale source d’inspiration. « Nous ne sommes pas des puristes, d’ailleurs on ne vient pas tous du monde du jazz. On joue juste ce que l’on aime, y compris les chansons d’Hantatiana ! », convient Fy qui signe la plupart des arrangements et compositions.

Des « amateurs », au sens le plus exact du terme, car c’est d’abord l’amour de la musique qui les réunit sur scène en dehors de toute considération d’écoles ou de styles. D’autant qu’Anaa Quatuor est d’abord une affaire de famille, les quatre choristes étant soeurs ou cousines, habituées de longue date à se partager le micro. « Au niveau du chant, on s’est beaucoup inspirées du Trio Esperança, on a même commencé par s’appeler Ana Trio en 2009, après un atelier organisé par Rado Rakotorahalahy. Avec l’arrivée de ma soeur Antsiva en janvier 2012, on a finalement trouvé notre propre couleur, à savoir ce cocktail de quatre voix. Ce qui ne veut pas dire qu’on n’évoluera plus à l’avenir », précise Antsa. La formation ainsi recomposée se produit aux côtés des grosses pointures du jazz local, Joel Rabesolo et Haja Rakotonimanga, une façon d’adoubement par les pairs. Avec en point d’orgue cette incroyable prestation au Paprika d’Andraharo le 15 novembre dernier lors du Walking Jazz de Radio Lazan’Iarivo (RLI), où Anaa Quatuor a donné toute la mesure de son talent. A son actif, cette capacité à revisiter, et souvent à dépoussiérer les standards de jazz – Someday my Prince will come –  comme à s’essayer à des registres complètement différents, comme La vie en rose de Piaf ou le Yesterday des Beatles. Avec, à chaque fois, une fraîcheur et une énergie qui apportent comme un regain de jeunesse à tous ces classiques. Sans oublier leurs propres créations qui passent en boucle sur les ondes de RLI, notamment le magnifique Angaha composé et arrangé par Fy et Rado Rakotoralahy.

« On ne veut pas s’enfermer dans un style, on est prêts à toutes les expériences comme d’écrire des chansons en anglais basés sur les rythmes traditionnels du ba gasy », explique Fy qui ne cache pas par ailleurs son admiration pour les techniques a capella des musiques du Sud. Un esprit « jazz fusion » qui devrait aboutir assez rapidement à la sortie d’un premier album, car pour l’instant le groupe n’est connu qu’à travers ses cabarets. « Pas de précipitation, lance Fy. On n’entrera en studio que lorsqu’on aura acquis suffisamment de maturité. Peut-être un single pour commencer ? » Qui veut aller loin ménage sa monture.

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