A votre santé !
18 mai 2017 - Fanahy gasyNo Comment   //   1745 Views   //   N°: 88

« Ny fahasalamana no voalohan-karena », littéralement « la santé est la première des richesses ». C’est sur cette fière devise que les Anciens ont fondé leur morale du travail comme fondement de la prospérité et de l’harmonie sociale. Quant à ceux qui estiment que « le travail c’est la santé / Rien faire, c’est la conserver » , sans doute sont-ils aussi dans le vrai !

« Deux choses ne s’apprécient bien que quand on les a plus dit : la santé et la jeunesse », dit le sage. Encore un de ces vieux rabat-joie blanchis par les ans, perclus de goutte et de rhumatismes, penseront les jeunots ! Mais ne sont-ils pas mignons, ces petits biquets, avec leur insolente bonne santé, aussi débordant de vitalité que leurs boutons d’acné ? Regardez-les, capables d’enflammer les dancefloors toute la nuit et de commencer la journée avec une pêche d’enfer ! Qu’ils en profitent car il y a un temps pour tout, dit le Qohelet (encore un vieux grincheux), un temps pour être jeune et un temps pour ne plus l’être. Et c’est bien en ce sens qu’il faut prendre l’avis des Anciens que la santé est la première des richesses. Une richesse d’autant plus précieuse qu’elle ne s’achète pas ! Une fois qu’elle est partie, et le plus souvent avec sa copine la jeunesse, inutile de lui courir derrière, elle ne reviendra plus.

Vous pouvez essayer tous les botox et tirages de peau possibles, et même les bains de sang de jeunes vierges comme la fameuse « comtesse Dracula », la terrible Élisabeth Báthory (1560-1614), cela ne servira à rien.

Rappelons-nous, par exemple, la pathétique histoire de ce vieux grigou de Rockfeller (1839-1837), le magnat du pétrole qui à force de coups pendables, réussit à se hisser au rang des plus grandes fortunes du monde pour se retrouver à plus de 95 ans aussi démuni qu’un ver face à la maladie et à la mort. Il pouvait faire appel aux meilleurs spécialistes du monde, dépenser des fortunes pour les faire venir à son chevet, il était bien dans l’incapacité de se payer le diagnostic qui le sauverait. Sans doute, aurait-il donné toute sa fortune pour retrouver la santé et la verdeur de ses jeunes années, mais voilà on n’a jamais que l’âge de ses artères. A moins, comme Walt Disney (1901-1966) d’être si confiant en la science qu’il demandera à sa mort d’être cryogénisé – en gros mis dans de la glace – dans l’espoir un jour d’être ressuscité. Ah ces artistes ! Les Pharaons d’Égypte avaient ce même genre de naïveté en emportant des sac d’or dans leur sarcophage, histoire d’acheter les bonnes grâces du gardien des morts, Anubis à tête de chacal.

Bref, la santé est inestimable, la santé n’a pas de prix. Dommage qu’il faille la perdre pour s’en apercevoir ! Car quand on est en bonne santé, on ne s’en rend pas compte, vivant avec un véritable trésor sans s’en apercevoir. Mais face à la maladie qui s’installe, les Anciens conseillaient la compassion à travers l’adage « Ny marary andrianina », un malade se doit d’être respecté. Malheureusement, si l’intention est louable, on voit dans notre société moderne que le respect a un prix, surtout à l’hôpital où la moindre seringue, le moindre médicament vous est facturé. A tel point que se soigner convenablement est pour beaucoup devenu un luxe inaccessible. Ce qui a entraîné cet autre adage : « Aza marary ihany », littéralement « Il ne faut pas être malade… »

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