Soa Ravelo : Aux sons de l’océan Indien
14 décembre 2024 // Musique // 4642 vues // Nc : 179

On la connaît dans le milieu culturel réunionnais pour sa « mozika tsisy fefy » (musique sans frontières). Les nouveaux territoires de la chanteuse et auteure-compositrice franco-malgache ? Des morceaux sur la Femme et le passage sur terre. Comme quoi l’océan Indien, sa source d’inspiration, n’est pas que du vent et de la mer, c’est tout un esprit qu’elle traduit en musique.

En trois minutes et cinquante-neuf secondes, son clip « Ny Ampela » (La Femme) raconte le combat des femmes. Il n’est pas exagéré de parler de combat : la vidéo sortie le 25 septembre dernier montre deux tribus qui s’entraînent avec des lances. Les centaines de participantes survivent dans les montagnes volcaniques et les plaines de sable à La Réunion. Les deux cheffes de tribu, Soa Ravelo et Katy Toave du groupe Simangavole, se font ensuite face à face pour l’ultime bataille. Mais alors que leurs guerrières vont s’affronter, les deux cheffes croisent leurs lances pour faire la paix, et les deux groupes ne font plus qu’un. Changement de décor : les femmes célèbrent une cérémonie, dans une demeure majestueuse où trônent les deux cheffes, puis dans un lieu de culte. Elles portent du Katy Toave, des tenues exubérantes, un brin traditionnel ; le tout sur un rythme maloya, la musique des esclaves de La Réunion.

Avec une musique, une géographie et des looks propres à l’océan Indien, le clip pourrait être un stéréotype. Pourtant, il illustre tout le propos de Soa Ravelo : tout montrer de cet espace qui lui a tant manqué. Elle a grandi dans une famille malgache où on aime chanter. À sept ans, elle a performé avec Barbara Hendricks de l’orchestre de Biélorussie à La Réunion. Les retours positifs qu’elle a reçus en interprétant ses compositions l’ont amené à poursuivre la musique. « Quand on doit quitter son chez soi, son paradis natal pour aller faire des études dans le froid terrible des pays nordiques, on se rend bien compte de la chance et de la douceur de vivre qu’il y a sous nos tropiques. Se sentir déracinée pour mieux s’enraciner par la suite, et donc partir pour mieux s’équiper et mieux revenir a toujours été mon crédo. Aujourd’hui j’aime chanter la beauté de chez nous, car il y a encore tant à dire et à faire à son sujet ».

Pour chanter cette beauté, Soa Ravelo ne se cantonne pas à un seul genre. Des titres comme « Tsy ho folaka », « Rotsy », « Mamako e », et plus récemment « Ny Ampela » et « Fandalovana » voguent sur les musiques actuelles, du jazz jusqu’aux musiques du monde. « À ma façon j’essaie de rendre hommage à ma terre d’origine en intégrant au plus possible des textes écrits en Malagasy, en puisant soigneusement dans les trésors de chez nous ce qui pourrait sublimer encore plus ma musique. » Elle puise beaucoup de ses messages dans les sagesses populaires et spirituelles malgaches. Sa prestation cherche toujours à communiquer au mieux les thèmes de nos racines, du chemin de l’âme et des conditions de l’âme. « Je cherche l’être humain en moi quand je chante, car on a tous une fibre, une couleur, un message différent à exprimer. J’aime chanter la véracité du moment et c'est ce qui m’anime le plus dans ce que j’ai à exprimer à cet instant T. J’aime cultiver cette unicité et cette transparence qu’on a tous en tant qu’être humain ».

Mpihary Razafindrabezandrina

Facebook : SOA RAVELO
Instagram : SOA RAVELO
YouTube : SOA RAVELO

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Télévision : Canal+ Madagascar élargit son offre

Lire

18 juillet 2025

Télévision : Canal+ Madagascar élargit son offre

Canal+ Madagascar continue de renforcer son bouquet pour séduire un public toujours plus varié. La plateforme a annoncé l’intégration de douze nouvell...

Edito
no comment - Que vous êtes d’août

Lire le magazine

Que vous êtes d’août

Août. Le thermomètre frissonne, les collines brunissent, les marchés se vident de leurs fruits… et pourtant, c’est comme si la vie, elle, éclatait. Dans tout Madagascar, ce mois résonne de chants et de tambours : famadihana dans les hautes terres, circoncisions rituelles, fitampoha dans l’ouest, festivals et cérémonies qui raniment les villages. Août, c’est le mois où les vivants et les ancêtres se retrouvent, où l’on danse avec le froid pour réchauffer les cœurs. Si l’on y pense bien, la fête nationale aurait presque plus de sens ici qu’en juin. Août est viscéralement malagasy. Il n’offre ni luxuriance ni abondance, mais une force invisible circule – celle des liens, des mémoires, des célébrations partagées. Entre un ciel d’azur et une terre sèche, le peuple, lui, fleurit. Peut-être qu’au fond, août n’est pas seulement un mois : c’est l’âme d’un pays.

No comment Tv

Interview - Mama Rasta - JUILLET 2025 - NC 186

Découvrez Mama Rasta, étoile montante de la musique urbaine, dans le 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁® NC186-juillet 2025. Ancienne danseuse, elle a entamé une carrière solo en tant que chanteuse depuis 2022. En plein tournage de son prochain tube, elle accorde une interview rapide à 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁®.

Focus

Star tour à Antsonjombe

Star tour à Antsonjombe dans le cadre de la fête de la musique.

no comment - Star tour à Antsonjombe

Voir