Via Space : Allô, la Terre ?
10 avril 2015 - MédiasNo Comment   //   2458 Views   //   N°: 63

Pionnier de la téléphonie satellitaire à Madagascar, Via Space étend aujourd’hui ses activités à la géolocalisation maritime. Claude Roullot, directeur du groupe, et Éric Ramaroson, gérant de ViaSpace Madagascar, nous en disent plus.

La téléphonie satellitaire, en deux mots c’est quoi ?
Les télécommunications mobiles par satellite sont une alternative lorsqu’on n’a plus de connexions au réseau fixe ou au GSM (Global System for Mobile Communications). L’équipement fait deux à trois fois la taille d’un GSM, mais on est en connexion directe avec un satellite orbital à 36 000 km de la Terre. Le signal est renvoyé vers une station terrestre et nous met en communication avec n’importe quel point dans le monde. Via Space a géré des dizaines d’urgences à l’étranger grâce à ce système, les tremblements de terre à Haïti par exemple. Mais le groupe est aussi l’un des pionniers de cette technologie à Madagascar. On fait appel à nous depuis 1999 pour la surveillance des navires de pêche par satellite (Vessel Monitoring Systems) ou pour la prospection minière en brousse.

Pensez-vous qu’il y ait un avenir à Madagascar pour le satellite, alors que les progrès du câble en terme de couverture réseau sont constants ?
On dit que le réseau GSM couvre 90 % de la surface du pays, en réalité c’est juste 90 % des zones urbanisées, soit pas plus du quart du pays. Cela nous laisse de la marge. D’ailleurs, la plupart des opérateurs GSM ont recours à nous pour installer leurs pylônes. Nous sommes aussi les seuls à exercer cette activité légalement à Madagascar : il faut savoir que le marché noir satellitaire grouille de toutes sortes de trafiquants, dans les pierres notamment.

La communication satellite n’est pas à la portée de tous les budgets…
C’est de l’ordre de 3000 ariary par minute. Certes, on est audessus des prix du marché, mais difficile de faire autrement vu les taxes qu’on paye à l’Omert (Office malgache d’études et de régulation des télécommunications). En terme de roaming, cela reste néanmoins intéressant, par exemple si on a des appels vers New York. Le poste coûte par luimême entre 2 et 4 millions d’ariary, cela est dû au faible nombre d’utilisateurs et à la puissance technologique requise par le matériel.

Aujourd’hui, vous vous occupez aussi de géolocalisation par GSM…
On est dans la continuité de notre premier métier à Madagascar. Nous venons de lancer l’AIS (Automatic Identification System), un système radio à bord des navires pour prévenir les collisions entre eux : ils s’échangent des signaux radio dans une zone d’environ 50 km. Les services côtiers l’utilisent aussi pour les entrées et sorties du port. On a installé une station côtière AIS à Mahajanga et une autre à Toamasina, on espère pouvoir en créer une à Fort-Dauphin, et pourquoi pas couvrir l’ensemble de l’île ?

Propos recueillis par #JoroAndrianasolo

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