Un jour supplémentaire
2 mars 2016 - GaysyNo Comment   //   1350 Views   //   N°: 74

À la fin de mon service, je suis passée le prendre dans son département. Avec le bruit des machines à coudre industrielles, on arrivait à peine à s’entendre. Le voir manier l’engin et le tissu avec précision m’excita. Je lui caressai les cheveux pour l’inciter à finir l’assemblage des deux chemises qui lui restaient, sans prendre en compte les moqueries de ses amis de chaîne ; tellement j’avais hâte qu’il me raccompagne chez moi en espérant qu’il y resterait pour la nuit.

Sur la route, il se plaignit d’être fatigué. Normal, ç’avait été une semaine durant laquelle il rallongea ses heures de travail pour augmenter son quota et toucher plus d’argent à la fin du mois. Et c’était ça qui m’avait vraiment rendu accro depuis presque quatre mois à ce garçon qui a quatre ans de moins que moi ! Un sentiment trahi par mes gestes de tendresse avant qu’il ne rentre chez lui ; parce qu’il en a opté ainsi. 

Ça faisait trois jours qu’on ne se voyait plus, et sans nouvelles ; pourtant on travaillait au même endroit. Ce n’était pas l’envie qui me manquait mais j’avais besoin de me faire désirer un peu. Et là, je n’en pouvais plus ! J’avais envie d’être dans ses bras, qu’il me fasse grimper aux rideaux et d’entendre ses rugissements. Donc, j’ai décidé de lui faire une surprise, très tôt, chez lui, pour son jour repos ; avec des lingeries coquines comme armes secrètes.

Il m’a ouvert la porte avec étonnement et ça se voyait que je l’avais réveillé. Il était en boxeur noir, ses cheveux raides noirs en bataille. Ses muscles fessiers durcissaient alternativement à chacun de ses pas qui me conduisaient vers où aller. Aveuglée par la lumière de dehors, je ne voyais presque rien dans cette pièce encore fermée.

« C’est qui ? », demanda une voix masculine au fond de son lit. « Une collègue, elle s’appelle Ando », lui répondit-il tout en baillant et en frottant ses yeux.

C’est tout ce que je représente alors pour lui ? Je n’ai pas voulu m’énerver pour ça, d’autant plus que c’est un homme, pas une femme. J’étais curieuse de savoir de qui il s’agissait, son frère, son cousin ou un pote mais je me suis retenue.

« Bonjour Ando, moi c’est Lova », m’adressa la silhouette. Ma vue commençait à s’adapter à la pénombre et je voyais la blancheur de ses dents dévoilée par un sourire, une coiffure frisée, de jolis pectoraux et… ses abdos se dessinèrent quand il se releva pour me tendre la main. Sa peau hâlée contrastait avec le drap blanc qui tombait jusqu’en haut de ses jambes, par son mouvement, pour dévoiler qu’il était tout nu. Là, j’imaginais le pire et pour avoir le coeur net, je demandais à mon petit copain d’aller discuter dans une autre pièce.

Après mes séries de questions sur ce type, pourquoi il était tout nu dans son lit, il me répondit avec un calme dérangeant qu’ils étaient ensemble depuis un bon moment. Et que si je voulais continuer notre relation, je devais faire avec. Je pris ça pour une blague ou un bon prétexte pour se débarrasser de moi. Alors, j’ai décidé d’aller demander à ce type si c’était la vérité.

« Elle veut savoir ce qui se passe entre toi et moi », lui lança mon soi-disant mec.
« Je suis au courant de votre relation depuis le début », me dit-il avec calme et assurance tout en allumant une cigarette. Il se leva du lit, noua le drap autour de sa taille et nous rejoignit dans la pièce.

« Il m’a tout raconté, et ça fait un moment que je veux te connaître », poursuivit-il en ouvrant les fenêtres.

« Pour te rassurer, il a des sentiments pour toi et voulait te montrer sa vraie personnalité. Mais il ne savait pas comment et avait peur de ta réaction » continua-t-il en me regardant dans les yeux.

« Ça fait quatre ans que nous sommes ensemble. Une relation que nous avons basée sur la franchise. Je savais qu’il a aussi besoin d’être avec une fille. Et pour plusieurs raisons, je veux qu’on se connaisse bien toi et moi. Pour être sûrs que s’il n’est pas chez toi c’est qu’il est avec moi et inversement » me précisa-t-il d’une voix claire.

« Je voulais que tu sois au courant, qu’on arrive à bien s’entendre tous les trois et que ça reste entre nous », intervint mon mec avec un ton suppliant tout en me regardant.

« Vous savez, je n’ai entendu que des conneries sur les pédés, du coup je les évitais. Je ne pensais pas que j’allais tomber amoureuse d’un mec qui sort avec un mec. Je préfère qu’il me trompe avec un mec plutôt qu’avec une fille mais comment je peux vivre ça ? », bredouillai-je en sanglotant.

« Je tiens à lui, tu tiens à lui et il tient à nous, alors trouvons un compromis », formula Lova en nous désignant du doigt.

« Voilà ce que je propose, on va diviser la semaine en deux, trois jours pour toi, trois jours pour moi et chacun aura un jour supplémentaire une semaine sur deux. Mettons-nous d’accord sur le rythme et sur quelques principes et tout ira bien », poursuivit-il sérieusement.

La clarté de sa voix démontrait la franchise de leurs sentiments ; ce qui m’a convaincu de vivre cette expérience amoureuse hors du commun. Je voulus savoir si Lova avait lui aussi une copine. Il me dit que non.

« Et si on passait le jour supplémentaire, ensemble tous les trois, de temps en temps, mais sans sexe ? », leur dis-je timidement.

« C’est pour cette raison que je t’adore », me répondit mon mec en me serrant fort dans ses bras, avec un baiser fougueux en plus.

« Je vais préparer un bon petit-déjeuner pour panser ce petit bobo matinal », conclut Lova pour nous laisser seuls.

« Comment on peut définir alors un mec comme toi qui sors avec une fille et un garçon ? », demandais-je à mon mec.

« Un bi ! », lança Lova depuis la cuisine. « Be mine », me supplia mon mec avec douceur. 

par #Von

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