Ultimate
16 octobre 2014 - LoisirsNo Comment   //   2365 Views   //   N°: 57

Ca plane pour eux !

De tous les jeux de lancer de disques issus du Frisbee, l’ultimate est sans doute le plus connu à travers le monde. Un sport à part entière même s’il ne figure pas encore au programme olympique. A Madagascar, il a ses adeptes depuis déjà dix ans.

L’ultimate (en français ultime-passe) est cette espèce de croisement entre le frisbee, le rugby et le foot américain. A la place du ballon, un disque que l’on se passe de joueur en joueur (sept par équipe)  en remontant le terrain jusqu’à la  zone d’en-but adverse. « C’est un sport à part entière. Ce  n’est pas exactement le frisbee qu’on pratique sur la plage, même si l’ultimate s’en inspire  », précise AG Klei, un pratiquant assidu. D’ailleurs l’ultimate se pratique sur l’herbe ou en salle, mais pas sur le sable…

Pour la petite histoire, son nom lui a été donné  faute de pouvoir reprendre celui de Frisbee qui est une marque déposée de l’entreprise américaine Wham-O Manufacturing. Mais à la base, c’est bien ce fameux disque, dont l’inventeur Walter Fredrick Morrison (mort en 2010) aurait vendu plus de 200 millions d’exemplaires  à travers le monde sous la marque Wham-O. L’idée du disque de plastique lui est venu en 1948, en Californie,  alors qu’il avait pour habitude de jouer  avec sa femme à se lancer des moules à gâteau sur la plage (on s’amuse comme on peut). Pour les faire mieux voler, il imagina d’utiliser le plastique, et tout naturellement  le nom de Frisbee lui fut   inspiré  de la boulangerie  Frisbie Pie Co qui lui fournissait ces moules…

A Madagascar, les fans d’ultimate comme AG Klei se retrouvent tous les dimanches après-midi sur le terrain de l’American School Of Antananarivo d’Ivandry. « Mondialement, c’est un sport très populaire depuis une vingtaine d’années. Il existe une Fédération mondiale de Flying Disc (WFDF)  regroupant tous les sports de frisbee, et pour l’ultimate des équipes nationales. Un de nos habitués faisait d’ailleurs partie de l’équipe britannique. »  A noter que la WFDF est reconnue depuis 2013 par le  Comité international olympique (CIO), ce qui donne à l’ultimate un statut de sport à part entière, appelé sans doute un jour à intégrer le programme des sports olympiques.

Aina Rasoanaivo Gibertson, un Malgacho-Canadien,  est un véritable pionnier de ce sport introduit à Madagascar en 2004. « Avec un autre Canadien féru d’ultimate, on a décidé de démarcher l’Université d’Antananarivo pour constituer une équipe, et c’est comme ça que tout a commencé », explique-t-il. Dans ce sport, la maîtrise du lancer de disque est cruciale : « il faut lancer avec son poignet, pas trop avec le bras. Quant à la réception, la meilleure méthode est celle dite pancake où on attrape le Frisbee à deux mains, le moyen le plus sûr si on débute. » On peut être tenté de faire comme les plus expérimentés, c’est-à-dire plonger pour attraper le disque d’une main, mais plus facile à dire qu’à faire ! « A l’American School, on joue  à sept contre sept, la configuration normale de l’ultimate, même si  le terrain est loin d’avoir les 100 x 37 mètres requis »,  fait remarquer AG Klei. Avis à un généreux sponsor !

Même s’il est très physique, l’ultimate demande peu de préparation.  « Un débutant apprend à bien attraper le Frisbee en cinq minutes, et il faut encore cinq autres minutes pour assimiler les règles. Ensuite il est opérationnel . » L’Ultimate  est ouvert à toutes tranches d’âge. A l’extérieur, il se pratique même dans une version adaptée aux personnes handicapées physiques : on l’appelle l’ultimate fauteuil. Enfin, chose étonnante,  ce jeu n’a aucun arbitrage :  les joueurs s’autorégulent entre eux, y compris dans les compétitions internationales. Une vraie leçon de vie en société 

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