Tsiakoraka : Gravé dans le rock
2 août 2017 - CulturesNo Comment   //   2140 Views   //   N°: 91

Tsiakoraka est l’une des légendes vivantes de la musique malgache des années 1980 à aujourd’hui. Des pionniers au même titre que les Iraimbilanja. Il y a 35 ans tout juste, le groupe commençait à marquer les esprits par son cocktail explosif de blues, de country et de rock.

Namana (Amis), Te ahita anao (Envie de te voir), pour n’en citer que deux. Des tubes qui datent d’une bonne trentaine d’années mais qui ne cessent d’être demandés dans les radios. Tous signés Tsiakoraka, un des groupes phares du rock gasy de ces trois dernières décennies. Un Mahaleo plus l’électricité, comme dirait l’autre ! Avec un public resté fidèle, qui rajeunit même le long des années car la qualité est transgénérationnelle. « Notre musique c’est du blues, de la country et aussi un peu de rock bien binaire. Il y a aussi ceux qui nous considère comme groupe folk, ce qui n’est faux non plus », explique Fidy, le leader et principal chanteur du groupe.

En les écoutant, on pense à Dylan, Neil Young, des gens comme ça. En fait, Tsiakoraka est formé au début des années 1980 par des bacheliers qui écoutent abondamment du James Taylor, du Crosby (Neil Young n’est décidément pas loin !), mais aussi du Jimy hendrix. « Nous faisions notre service national à Antsirabe. Côté feeling, le courant passait bien et nous avons commencé à écrire nos morceaux. Un an plus tard, en 1983, alors qu’on entrait à l’Université d’Ankatso, Tsiakoraka a vu le jour. » Très vite, leurs morceaux cartonnent dans les radios et ils se retrouvent à partager la scène avec les Mahaleo, alors au plus haut de leur gloire, ou encore avec ces autres pionniers du rock gasy, Iraimbilanja. « A l’époque, nous étions davantage dans le show que dans le bizness. Nous faisions de la musique, non pour l’argent ou la gloire mais pour le plaisir de partager ce que nous avions dans les tripes », se souvient Fidy. Et bien souvent, il leur est arrivé d’y mettre de leurs poches tellement les cachets étaient ridiculement petits.

C’est cette profonde cohésion du groupe et son caractère non expressément commercial qui lui ont permis de traverser les décennies avec une remarquable stabilité. Mis à part le décès de deux membres fondateurs, à savoir Setra en 1994 et Doda en 2015, la formation n’a pas bougé, si ce n’est que Fidy qui était à la base le batteur a dû prendre la place du regretté Setra au chant. « Il y a eu aussi des filles dans Tsiakoraka, mais elles ont quitté le groupe après leur mariage », raconte Fidy. Mija, au chant, reste la seule nana du groupe, plus Liva et Rolly à la guitare et au chant, Guert à la basse et Luis aux claviers.

Malgré sa trentaine d’années de succès tous azimuts, le groupe a encore des morceaux inédits à dévoiler. Et pour cette année, il prévoit de sortir un album, le quatrième de sa discographie. « A notre époque, on ne se pressait pas à mettre dans les bacs des opus. Ce n’est qu’en 2000, soit 17 ans après notre formation, que nous avons sorti Namana (amis), notre premier album, et l’année suivante le second. » Une belle leçon pour les pseudos actuels, rockers autoproclamés plus sûrement attirés par le fric et le quart d’heure de célébrité vite digéré. Creusez-vous le cerveau, si vous voulez des noms !

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