Toky Andrianjafitsara : Psychédéclic
5 octobre 2015 - CulturesNo Comment   //   1375 Views   //   N°: 69

Il a exposé en septembre à l’Is’art Galerie Ampasanimalo « Psychédéclic », mot-valise combinant « psychédélique » et « déclic », celui de l’appareil photo. Une série où Toky Andrianjafitsara s’approprie le concept de psychédélisme, ce mouvement de la contre-culture américaine né dans le milieu des années 60.

Hallucinant ! Au sens strict, l’art psychédélique théorisé dans le milieu des années soixante par l’écrivain Aldoux Huxley ou le psychologue Timothy Leary, cherche à restituer les perceptions sensorielles (on dit aussi flashs) causées par la consommation de substances hallucinogènes comme le LSD ou la mescaline issue du peyotl. « On retrouve le psychédélisme dans la musique – de Jimi Hendrix à Pink Floyd -, au cinéma ou dans la littérature, il me paraissait intéressant de l’aborder par le biais de la photographie », explique le photographe, sans évidemment faire l’apologie de ces substances dangereuses.

Le psychédélisme est énormément présent dans les arts visuels, la bande-dessinée, les affiches et, évidemment les pochettes de disques (Jefferson Airplane, Grateful Dead) pour la bande dessinée, mais plus au niveau du dessin que du scénario, il se reconnaît à ces formes et couleurs débridées, totalement oniriques, comme dans les albums de la série Lone Sloane de Philippe Druillet. Bien des graphistes psychédéliques se sont aussi distingués dans l’art de l’affiche de concert, comme Rick Griffin, ou Stanley Mouse. Au cinéma, le film d’animation The Yellow Submarine (1968) mettant en scène les personnages des Beatles est considéré comme l’un des sommets de l’art psychédélique des années soixante.

Formes dédoublées ou démultipliées à la façon d’un kaléidoscope, Toky Andrianjafitsara s’est lui d’abord intéressé à l’architecture moderne ou ancienne, comme ce bâtiment du quartier de La Défense à Paris, à la symétrie parfaite et qui se déploie comme une mosaïque « Cette photo peut être lue comme un tableau abstrait. Elle semble tellement réelle, mais elle ne l’est, c’est juste une vue de l’esprit. » Un artefact comme on dit en psychologie, un objet psychique provoqué artificiellement. Il a également photographié plusieurs bâtiments de la capitale, dont le Palais de la Reine sur un cliché intitulé « Kingdom ».

Toky Andrianjafitsara aime aussi jouer avec les effets miroirs, les lumières, les reflets, les courbes et les lignes, autant d’invitations à déborder le cadre normal de notre vision et de nos représentations. Il fait également appel à la technique du mandala, ces supports chargés de symboles servant à la méditation chez les bouddhistes, ou au wax, ce tissu africain aux motifs hypercolorés. Pour son prochain projet, Toky Andrianjafitsara compte travailler cette fois sur les plantes. Faut-il y voir une relation de cause à effet ?

Toky Andrianjafitsara : atokyh@gmail.com

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