The Discord Lines : Comment ça métal latino ?
10 octobre 2017 - CulturesNo Comment   //   1661 Views   //   N°: 93

Bras armé du métal alternatif à Mada, The Discord Lines aime brouiller les pistes, tout en se réclamant de l’étiquette rock. La « discorde » est ainsi l’expression de cette fascinante dissonance qu’il prend plaisir à explorer à travers ses riffs lourds teintés de rock progressif, de jazz, voire de rythmes latino.

Du chant (très) haut-perché, des harmonies à deux, voire trois guitares, et ça et là carrément de la mélodie pop assumée, on ne peut pas dire que The Discord Lines se cantonne au métal boum-boum badaboum. Le quatuor, nommément Nisa (guitare), Sarobidy (batterie), Haja (chant) et Andry (basse), se côtoie depuis les bancs du lycée, voire depuis leur naissance pour les deux premiers qui sont frères. « Avec Sarobidy, on baigne dans la musique depuis qu’on est gosses. Haja on l’a connu au lycée Saint-François Xavier d’Antanimena », confie Nisa. Une rencontre qui a lieu sous les auspices du heavy metal qu’ils découvrent à la même époque et qui les amène à créer leur groupe, combo à la Black Tide, bien décidé à passer à la vitesse supérieure. Cinq ans ont passé, entre-temps ils ont été rejoints par Andry et ont commencé à écumer la scène locale, aussi diverse que leur registre. C’est ainsi qu’on les a vus jouer un set funky, acoustique et bossa-nova dans l’intimité du Mille Feuille à Behoririka le 4 mars, puis des trucs beaucoup plus pêchus au Rock’n Metal in Blood de l’Academix Club le 13 août.

Eclectisme, un mot qui revient souvent lorsque l’on évoque leur horizon musical qui balaie un spectre très large, allant du métal progressif à la Mike Portnoy à des influences plus modernes à la Trivium ou à Protest The Hero. « On ne se refuse rien à priori. Moi-même je suis un passionné de danse latine et de la musique qui va avec », explique Nisa. A l’image de sa musique, le groupe s’exprime en différentes langues : « On a écrit les titres Colors et Gravity en anglais, mais quand c’est pour illustrer des thèmes plus propres à Madagascar, on se sert du malgache. Parfois même on n’écrit aucune parole quand on sent que les instruments suffisent. »

Leur regard sur la scène rock locale est sans indulgence, un milieu tiraillé entre le old school et le new school, alors qu’eux-mêmes revendiquent le mélange des genres. « D’un côté, tu as ces vieux groupes ayant leur notoriété qui refusent d’accorder la moindre place aux jeunes et les tirent vers le bas ; de l’autre, des jeunes un peu trop grandes gueules avec le cerveau inversement proportionnel. Pas étonnant que la scène soit dans cet état ». Ils ne désespèrent cependant pas et louent la solidarité qui s’exprime au sein de l’underground. Groupe uniquement connu à ce jour pour ses prestations live, The Discord Lines annonce la sortie de trois titres d’ici la fin de l’année. Espérons que ce ne sera pas la pomme de discorde de trop dans les chapelles métaleuses de Mada !

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