Tai chi chuan
28 novembre 2013 - Bien êtreNo Comment   //   2719 Views

n°46

La plus chinoise des gyms douces

C’est la gymnastique la plus populaire en Chine, pratiquée dès le lever du jour dans les squares et les jardins. Entre méthode de relaxation et art martial, le tai chi chuan se veut gage de santé et de longévité, jusqu’à cent ans… et plus !

Avoir à 100 ans la force et le tonus d’un jeune homme de 20 ans, c’est possible ! En tout cas, c’est ce que prône le tai chi ou tai chi chuan. Cet art martial chinois oscillant entre la gymnastique et la boxe de combat (le mot signifie littéralement : « boxe de l’éternelle jeunesse ») a été développé il y a plus de 3 000 ans par des guerriers taoïstes et des moines médecins disciples de Lao Tseu. Une légende dit qu’il aurait été inventé par un moine qui observait un combat entre un oiseau et un serpent. Ses mouvements ont à la fois une application martiale (esquives, frappes, saisies) et énergétique, sans nécessiter pour autant une condition physique particulière.

Le tai chi a des millions d’adeptes à travers le monde. On les voit très tôt le matin dans les jardins publics de Pékin, Shanghai, Taï-Peï, Hong Kong, Séoul, Tokyo, dans toute l’Asie du Sud-Est et même jusqu’aux États-Unis et en Europe. À Madagascar, on compte près d’un millier de pratiquants. Au centre d’Alarobia où son enseignement est dispensé, on peut constater que la plupart des inscrits sont des femmes (95 %), dont un grand nombre de septuagénaires. Et pour cause, le tai chi pratiqué avec assiduité ferait les beaux centenaires ! « Ce sont des techniques de longue vie qui reposent d’abord sur la respiration et la détente corporelle. Comme elles ne nécessitent aucune condition physique particulière, toute personne désireuse de tonifier son organisme, de fortifier son mental ou simplement d’évacuer le stress peut s’y mettre », souligne Maître Hugues Raharimanantsoa, le directeur de l’école. À Alarobia, l’entraînement se fait trois fois par semaine (mardi, jeudi et samedi), en raison d’une heure par séance, mais les élèves sont invités à pratiquer tous les jours chez eux, au moins cinq minutes.

On retrouve ici les mouvements lents, fluides et coordonnés qui caractérisent le style Yang, « une des cinq formes de tai chi. Enseignée en Chine depuis le XIXe siècle et actuellement la plus répandue dans le monde, elle privilégie l’aspect thérapeutique sur le martial », explique Maître Hugues, quatrième duan (l’équivalent du dan pour le karaté) et médaillé d’or au Championnat du monde de 2013. Contrairement au kung fu qui consiste à faire jaillir la force physique pure en vue d’affronter un adversaire, le tai chi chuan insiste sur le développement d’une force souple et dynamique, plus intérieure en somme. Ce qui n’empêche pas de pouvoir s’en servir, le cas échéant, comme technique de combat, à mains nues ou avec des armes (éventail, poignard, sabre, lance)

Des études cliniques réalisées un peu partout dans le monde semblent montrer (l’effet placebo ne peut jamais être exclu) que le tai chi est efficace dans les cas d’hypertension et de maladies cardiovasculaires, de diabète, de rhumatismes et de troubles de sommeil. Du côté des personnes âgées, il contribuerait également à la réduction du risque de contracter les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. Il fait en tout cas partie, comme l’acupuncture et le massage Tui Na, des cinq médecines traditionnelles chinoises.

Solofo Ranaivo

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