Tahina Rakotoarivony : Après La Factory, la Teinturerie !
12 décembre 2014 - CulturesNo Comment   //   2219 Views   //   N°: 59

Après trois ans de bons et loyaux services à Analakely, l’is’art Galerie a choisi de se poser du côté d’Ampasanimalo. A la Teinturerie exactement, dans ce qui fut autrefois la blanchisserie Parisienne. une aubaine pour le très-warholien Tahina Rakotoarivony…

« Plus de 60 expositions depeinture, photographie, sculpture. Une par mois… On était, je pense, la seule galerie d’art contemporain à fonctionner sur un tel rythme », estime Tahina Rakotoarivony, le créateur de l’Is’art Galerie qui se retrouve aujourd’hui dans le quartier d’Ampasanimalo. Plus vraiment downtown, mais le nouvel endroit présente une différence de taille avec le réduit d’Analakely… son espace de 450 m² ! Ce sont en fait les locaux de l’ex-Blanchisserie Parisienne, d’où l’idée d’accoler La Teinturerie à Is’art Galerie.

Ca rappelle que l’art de l’artiste n’est pas si éloigné de celui de l’artisan. Et après tout, Warhol a bien eu sa factory !

« Cet espace gigantesque va nous permettre de faire cohabiter plein de disciplines artistiques : installations vidéo, musique, marionnettes, théâtre, projections de fims … voire y aménager des ateliers d’artiste. »

Inauguré début octobre lors du Festival d’art urbain d’Antananarivo, ce qui doit devenir le nouveau centre d’art contemporain de la capitale a commencé par accueillir six artistes sud-africains, menés par le peintre Conor Ralphs. Durant une semaine, les ateliers de rencontre se sont multipliés avec réalisations de fresques murales et de collages … Les traces de leurs travaux sont encore visibles un peu partout en ville, notamment à Ampasanimalo. «On veut que la galerie s’harmonise avec son environnement direct, qu’elle s’en imprègne tout en le transformant ».
La photographe Alexia Webster adepte de street photo – très à la mode – a pris des clichés un peu partout dans le quartier : « Elle a installé un salon, des chaises, des flurs… et une bonne cinquantaine de personnes se sont laissées prendre à son objectif.»
L’artiste visuel Jaret Erasmus a effectué des collages de photos murales et donné une formation pour la fabrication de colles et d’affihes. Ricky Lee Gordon a quant à lui réalisé des fresques murales … sans oublier l’atelier sculpture sur ciment avec Ledelle Moe (chef du département de sculpture de l’Université Stellenbosch, au Cap). L’association Ecpat (End Child Prostitution, Child Pornography and Traffiking of Children for Sexual Purposes) est également intervenue
pour débattre de la prostitution des enfants.
Le festival même fait l’objet d’un documentaire réalisé par Kadiatou Diallo. Cette collaboration ne devrait pas manquer de se renouveler, puisqu’il est convenu qu’elle va devenir annuelle.
Un bon point pour l’art indo-océanien dont l’Afrique du Sud-Est est une des portes, comme elle est une porte pour l’Afrique.
Généreusement prêtée par des mécènes, Delphine et Philippe Andriantsitohaina, la Teinturerie a été pensé comme un lieu dédié aux artistes et au progrès de l’art : « Ils sont artistes eux-mêmes et on les remercie pour leur aide et leur confince. » Il a fallu un mois de travaux pour que l’endroit prenne la physionomie qu’on lui connaît.
Il a conservé son aspect industriel, et c’est évidemment tout ce qui en fait le charme – sacré Warhol ! Le fiancement des travaux de réaménagement ont été rendus possibles par l’ultime vente-exposition qui a eu lieu à Analakely : Un coup de chapeau pour la Teinturerie, où le public a pu admirer et se procurer des chapeaux décorés par divers artistes proches de l’Is’art Galerie (Eric Rakoto, Enisa Ramovic, Taka…) La nouvelle structure a déjà accueilli l’artiste indonésienne Ferial Afif en novembre, et chaque mois les Rencontres du fim court et Rozifims projettent un courtmétrage sur place.
Qui a dit qu’il ne se passe jamais rien à Tana ?

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