
Ils arrivent toujours en bande — un peu bruyante, un peu maladroite, mais terriblement attachante. Ne vous y trompez pas : ce n’est pas un groupe de rock, même si l’allure pourrait s’y prêter. C’est une bande de potes qui, en 2024, a mis un pied — hésitant mais sincère — dans le cinéma amateur. Une aventure qui, cette année, s’est transformée en parcours… disons-le, laborieux mais haut en couleur. À force de tâtonner, ils ont fini par comprendre que faire un film, ce n’est pas seulement écrire, tourner et monter.
« Nous avons compris qu’il y avait encore beaucoup de choses en dehors de la création que nous ne savions pas : distribution, réseautage, opportunités… », reconnaît Toavina Rakotosoa, le réalisateur, qui parle comme quelqu’un qui vient d’ouvrir un placard plein de dossiers inconnus. Désormais, ils guettent les appels à projets, les festivals, les petites fenêtres qui s’ouvrent — parfois par accident.
Autour de Toavina, ils sont une dizaine, à savoir Dee Andriambelo en premier rôle, Jeremy Randranto derrière la caméra, ou encore le rappeur Sakaÿ Aleykoum en second couteau. « Color Wars ne se voulait pas être une anticipation sociale des faits récents. Mais la réalité nous a rattrapés… et ça veut dire que l’œuvre a trouvé son époque », déclarent-ils. Color Wars, leur premier court-métrage satirique, ressemble à eux : brut, imparfait, un peu foutraque mais furieusement sincère. Et comme il faut bien finir l’année avec panache, la bande s’est trouvée un nom, Studio Brando, clin d’œil assumé à JoJo’s Bizarre Adventure. Ce mois-ci, ils s’offrent même une projection au Madagascar Underground. Un petit pas pour eux… mais un pas qui claque.
Rova Andriantsileferintsoa
Bande de potes passionnés de culture
Facebook : Studio Brando