Stella Afro : Rock ‘n salègue
1 décembre 2014 - MusiquesNo Comment   //   2346 Views   //   N°: 59

Elle a sorti fi novembre un premier album sous son nouveau nom de stella Afro. son titre : La salègue et le rock. L’ancienne choriste de bilo et din Rotsaka annonce la couleur et promet un cocktail détonant de rock et de salegy dans la meilleure tradition du mafana qui fait boum !

Imaginez (dans vos rêves les plus fous) que des chevelusstratocastés façon Led Zeppelin se mettent soudain à faire du salegy… ou que Tence Mena se mette au hard rock ! Cela donnerait quoi ? Un bon tempo ternaire du Nord entrelardé de guitares électriques sursaturées à la Jimi Page ! Eh bien, c’est très exactement ce que propose Stella Afro à son public : du rock ‘n’ salegy (ou salègue pour reprendre l’intitulé de son premier album La salègue et le rock). Voix puissante et rauque, guitares super-affutées, rythmique à l’avenant, la belle pousse même la leçon de rock jusqu’à se présenter sur scène avec la coiffure afro électrifie à la Hendrix ou à la Angela Davis, ça alors ! «C’est nouveau à Madagascar, et encore plus dans le monde», se marre-t-elle, consciente d’avoir réussi à mélanger deux ingrédients réputés aussi incompatibles que l’huile et le vinaigre – alors que c’est la base de la vinaigrette, me racontez pas de salades !

Des titres comme Antosy Boulevardou Rythme jeune, montrent que la chose valait d’être tentée. Mieux, que tout cela est en fait dans une certaine tradition rock du salegy quand on sait que Jaojoby s’est fait les dents dès la fi des années Soixante sur les vieux standards rock qui arrivaient à Mada (Beatles, Stones, et sans doute Led Zeppelin). Dans le milieu du spectacle depuis une dizaine d’années, Stella Afro a commencé comme danseuse et choriste au sein précisément de Jaojoby Junior, le groupe des propres files et fis du roi Eusèbe.

On l’a vue ensuite avec Bilo et Din Rotsaka, autres grosses pointures du salegy qui tape dur, avant de voler de ses propres ailes en 2008 sous le nom de Zavavy Stella, avec un premier album éponyme sous le bras. Son grand tournant rock survient quand elle fait la rencontre d’Armand, son futur mari et manager, un Français fan de hard rock qui l’initie à Led Zep, Deep Purple et AC/DC.

« On s’est dit qu’il fallait tenter la fusion de ces univers. Au fial, ça s’écoute avec plaisir, c’est tropical et rock à la fois, et ça se danse très bien !» Son premier concert en tant que Stella Afro date de 2013, lorsqu’elle fait la première partie du groupe de rock Iraimbilanja à Nosy Be. Si Madame écrit sa musique, Monsieur lui trouve les mots à la fois drôles et impertinents qui marquent son répertoire. À noter que Stella – en plus d’être chanteuse et danseuse – joue également de la batterie. C’est d’ailleurs elle qui en joue en studio, tandis que Jimmy B-Zaoto la relaie sur scène. Stella Afro, retenez bien ce nom.

 

Solofo Ranaivo

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