Soumette Ahmed : « Les gens des îles aiment bien rigoler »
27 juin 2018 - Comores DiasporaNo Comment   //   1874 Views   //   N°: 101

Formé au grand conservatoire d’Avignon, Soumette Ahmed est un comédien et metteur en scène comorien. En 2012, il a créé le Centre de création artistique et culturelle des Comores-Mavuna (CCAC-Mavuna), première initiative de ce genre dans l’archipel pour la promotion du théâtre. En tournée à Mada en mai dernier, il a accepté de répondre à nos questions.

Pourquoi avoir créé le CCAC-Mavuna ?
Le CCAC-Mavuna rassemble le collectif des artistes comoriens et oeuvre pour le rayonnement de la culture comorienne en replaçant les arts au cœur de la vie de la cité. Il veut impliquer davantage la jeunesse comorienne dans la vie culturelle pour faire mûrir et affirmer les valeurs identitaires. Ce faisant, nous contribuons à redonner à la jeunesse de ce pays un but, une vision, des repères pour construire leur avenir dans la paix et la stabilité…

Parlez-nous du spectacle « Azafady, ça ne peut pas durer »…
Azafady, ça ne peut pas durer du groupe Emoi est un spectacle pour la sensibilisation des esprits sur la thématique de l’environnement et des énergies renouvelables. Il a été créé en novembre 2017 à l’Alliance française de Diego-Suarez. Après avoir joué le spectacle aux Comores, à Maurice, à Rodrigues, aux Seychelles, nous voici actuellement sur la Grande-Ile pour une tournée de trois semaines (Sainte-Marie, Toamasina, Tana, Mahajanga, Diego et Nosy Be). La tournée est intense… Beaucoup de kilomètres mais ce qui est sûr c’est que le public est en nombre et a envie de parler d’écologie et de développement, même si ces questions doivent être abordées séparément tant les situations sont différentes. Ici beaucoup de déchets mais pas d’électricité, là c’est l’inverse et ailleurs c’est les deux. Quoi qu’il en soit, les enfants semblent saisir l’importance de l’enjeu bien mieux que leurs parents et c’est là le cœur de notre action. Les enfants expliquant aux adultes la nécessité impérieuse d’agir pour la survie de tous.

Quel regard portez-vous sur le genre comédie dans les îles de l’océan Indien ?
Je pense que les gens des îles aiment bien rigoler et en ont besoin. La comédie est une façon d’aborder et de tourner en dérision des sujets importants, avec une distance, un recul, de dénoncer des situations en douceur. Donc, la comédie passe très bien dans la sous-région , les gens sont demandeurs.

Votre lien avec Madagascar ?
J’ai travaillé pleinement à Madagascar à travers ce projet et puis j’ai eu la chance de rencontrer Nantenaina Fifaliana, vidéaste et photographe, et Tolotriniaina Solomanana, comédienne avec qui j’ai la chance de partager la scène dans cette création. Tolotriniaina est une grande comédienne, investie dans le travail, jamais fatiguée et qui apporte énormément aux enfants de l’océan Indien à travers ses ateliers pédagogiques en rapport avec l’environnement et le recyclage. Aujourd’hui, j’ai un point d’attache artistique à Madagascar et j’espère dans l’avenir continuer à travailler avec des artistes d’ici car nous avons beaucoup à partager…

Propos recueillis par #MoussafiriMourchidi

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