Sandra Edith
15 septembre 2014 - ComoresNo Comment   //   4463 Views   //   N°: 56

La plus décalée !

Née a Moroni, de parents malgaches émigrés aux Comores, Sandra Edith dit  la Pouponnette, est l’une des valeurs montantes du coupé-décalé, version femme, à Madagascar. Protégée de Nostal et de Tence Mena, elle ne désespère pas revenir un jour faire «  zouker décalé » l’archipel…

Sandra Edith, plus connue sous le pseudo de Sandra la Pouponnette, est l’une des danseuses de coupé-décalé les plus en vue de la capitale. Née a Moroni, de parents malgaches émigrés depuis  longtemps aux Comores, elle estime pourtant, à 24 ans,  n’avoir réalisé que la moitié de son rêve d’enfance, l’autre étant de s’imposer un jour comme chanteuse dans ce genre très  spécialisé de la musique mafana (tropicale)  qu’est le coupé-décalé. Cette danse apparue en Côte d’Ivoire au début des années 2000 est sans doute l’une des plus déhanchée qui soit, notamment dans ses versions zouk décalé ou kuduro décalé que la belle maîtrise à la perfection. Pour les exécuter dans les règles de l’art, une solide constitution  fessière est indispensable, mais de ce côté-là Sandra ne craint personne, la Nature a bien fait les choses ! Pour autant, il n’ a pas toujours été facile pour elle de s’affirmer comme zoukeuse, notamment aux Comores où  ce genre de danses dégage toujours quelque chose de sulfureux. «  Personne ne pratiquait le découpé-décalé là-bas. Heureusement que mes parents sont des gens très ouverts d’esprit, c’est eux qui m’ont encouragé à persévérer dans cette voie. »

La chance commence à lui sourire quand elle s’associe à un groupe de danseurs de rap comorien Invincible Armada, avec qui  elle fait ses premiers pas sur scène. De là, elle choisit de poser ses valises à  Madagascar en 2011 – choix logique,  pays de ses « racines profondes » – en vue de monter son propre groupe. Ce dernier, rapidement constitué, comprend en plus d’elle, la seule fille,  un Malgache et trois Comoriens.  Ils sont alors repérés par Nostal, l’« ambassadeur du décalé  malgache », bien connu dans les clubs pour son frénétique Décalé Mapouka.  Impressionné, Nostal les prend comme danseurs, tandis que la Pouponnette se lie à Tence Mena qui devient sa « marraine à vie ». Parallèlement, Sandra et son groupe commencent à se produire seuls, comme en ce début 2014 lors du concert  Afterwork  à Ambohipo, en fait leur première prestation publique. Aujourd’hui, la Pouponnette poursuit le rêve de représenter Madagascar ou les Comores dans les milieux internationaux du coupé-décalé : il faut savoir que ce courant a engendré plus de 150 danses à travers le monde, comme le zouker décalé (Claudi Siar), le décalé hip-hop (Rudy Rudiction) ou encore le gninguin-gniguin (bisou-bisou), créé par MI Dj et Mulukuku Dj.

Et peut-être un jour, revenir chez elle à Moroni pour y fonder sa propre école de danse. Juste retour des choses.

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