Salama : Des génériques pour tous
10 août 2016 - AssociationsNo Comment   //   4163 Views   //   N°: 79

Depuis la faillite de ses laboratoires pharmaceutiques, Madagascar importe la quasi-totalité de ses médicaments. Néanmoins, grâce à la Centrale d’achats de médicaments Salama, les hôpitaux et les centres de santé de base continuent à bénéficier de médicaments génériques de qualité et à prix abordables.

Tahina Andrianjafy,
directeur général de Salama

Les médicaments sont chers, ce n’est pas une révélation, et dans un pays en voie de développement comme Madagascar, pouvoir se payer des soins adaptés est un luxe que beaucoup ne peuvent se permettre. C’est pourquoi, il y a tout juste 20 ans, le gouvernement malgache, en partenariat avec l’Union européenne, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et la Coopération française, créait la Centrale d’achats de médicaments essentiels et de matériel médical Salama, une structure destinée à assurer l’approvisionnement en médicaments essentiels génériques, en matériel médical et en consommables médicaux pour les formations sanitaires publiques et organismes privés à but non lucratif à Madagascar. Salama prenait ainsi le relais de la Pharmacie centrale qui était rattachée au ministère de la Santé publique et avait pour vocation de fournir les hôpitaux publics.

Bien qu’ayant un statut d’association, Salama fonctionne comme une société commerciale, payant ses taxes et développant son chiffre d’affaires. « Nous approvisionnons essentiellement des médicaments génériques. Ils sont moins chers, mais cela ne signifie pas que leur qualité est inférieure à celle des médicaments de spécialité, au contraire », souligne Tahina Andrianjafy, le directeur général de Salama. Il faut savoir qu’à partir du moment où les médicaments originaux dits princeps passent dans le domaine public (leur brevet dure 20 ans), leur fabrication n’est plus de la seule prérogative de leur inventeur. D’où le marché alternatif des génériques.

Il existe dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne francophone des structures similaires à Salama, regroupées au sein de l’Acame (Association africaine des centrales d’achats de médicaments sssentiels). « Après la dévaluation du franc CFA dans les années 1980, les prix des médicaments ont augmenté en Afrique, ce qui a boosté le marché des génériques. » À Madagascar, Salama a multiplié en vingt ans son volume d’activités par dix et les demandes ne cessent d’augmenter. Ses principales contraintes sont l’inaccessibilité géographique dans les 112 districts, la dépréciation de l’ariary et la lourdeur de la procédure d’enregistrement des médicaments à Madagascar. Un filtre est nécessaire en ce qui concerne ce dernier point, estime Tahina Andrianjafy : « La qualité des médicaments est primordiale et nous nous efforçons d’avoir une politique qui va dans ce sens. Nous sommes l’une des rares centrales d’achat à être certifiée ISO 9001 2008 en Afrique. » Pour s’assurer de la qualité et du prix des médicaments, ces derniers sont généralement achetés par voie d’appel d’offre international. Cependant, en situation d’urgence comme les épidémies, Salama peut recourir à des fournisseurs ciblés et renommés dans leur domaine. La santé n’a pas de prix.

Contact
Salama : 020 22 469 (24) (25) (26)

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