Renjy Ken : Quand la philosophie fait danser
5 mai 2023 // Arts de la scène // 2878 vues // Nc : 160

Ils sont quelque 60 danseurs à faire partie de la communauté DXSOKEN, un collectif qui regroupe les adeptes de l’Oken, une discipline créée en 2016 par Tojo Ramakaboana, un danseur philosophe de 31 ans plus connu sous son pseudonyme Renjy Ken. Plus qu’une danse, c’est une philosophie.

Bien que récent, le mouvement ne laisse personne indifférent, rien qu’au dernier K-Pop World Festival Madagascar, plusieurs membres de la communauté faisaient partie du groupe lauréat, Theboss. Une discipline qui intègre toutes les autres : du K-Pop au Modern Jazz, en passant par l’Afro Hybrid, tant que les bases respectent la philosophie du fondateur.

C’est donc en 2016 que Renjy Ken a commencé à développer l’Oken, au moment de sentir le besoin de se définir en tant qu’artiste. « Le Oken c’est avant tout une danse, une danse philosophique tirée du livre ‘Way of the Peaceful’ Warrior de Dan Millman. Au début c’était plutôt une découverte de soi-même. Il fallait que je trouve mon propre style alors que je suis tombé par hasard sur ce livre. Et au fur et à mesure de mes connaissances et des pratiques, j’ai réussi à me remémorer à peu près tout ce que j’ai pu faire dans ma vie et en faire quelque chose. C’est là que ça a commencé, vers 2016, et ça a continué. En 201, j’ai pu rencontrer beaucoup de gens et partager, et maintenant on regroupe à peu près 60 pratiquants à Madagascar. »

C’est dans ce roman que le jeune freestyler, chorégraphe et interprète s’est enraciné pour développer une nouvelle approche. En effet, Dan Millman raconte dans ce livre semi-autobiographique la façon dont l’utilisation de principes philosophiques l’a aidé à se perfectionner en tant que gymnaste : un sens de l’humour qui supporte toutes les situations, le paradoxe et le changement. Trois devises efficaces dans la vie comme sur la piste.

Tout comme le gymnaste du livre, les danseurs de Renjy Ken sont animés par une confiance en soi, mais ils restent capables de rire d’eux-mêmes, tout cela pour développer un style individuel. « En fait, c’est pour cela que c’est une façon philosophique, car chaque personne a sa propre façon de voir, d’entendre, d’exprimer, de danser, mais à partir des trois règles que j’ai mentionnées. Il existe des bases qui font que chaque personne acquiert d’autres facultés pour d’autres mouvements, d’autres façons de s’exprimer, c’est à peu près une autre façon d’exprimer son âme à travers d’autres mouvements. » Et ses « enfants » se prêtent au jeu : les plus initiés donnent déjà des cours au DXSOKEN Ankadifotsy.

Loin de regretter ceux qui volent ou dansent, de leurs propres ailes, Renjy Ken les considère comme le fruit de son initiative. « Tous les moments que j’ai vécus depuis que j’ai dansé, toutes ces anecdotes elles ont été là, mais si je devais vraiment placer une catégorie par rapport à tout ça, c’est tous les moments que j’ai passés avec tous mes enfants, tous les membres de DXSOKEN, tous les enfants que j’ai élevés jusqu’à maintenant, et toutes les personnes avec qui j’ai partagé le Oken en général. »

Une famille en pleine expansion selon Renjy Ken. « On essaie aussi de créer un autre établissement pour nous diversifier par rapport aux autres concurrents, mais notre premier objectif est toujours de donner l’opportunité à nos membres de voir à travers la danse et de réussir à travers la danse ». Actuellement, il prépare un événement avec l’équipe de DXSOKEN.

Propos recueillis par Mpihary Razafindrabezandrina

Laisser un commentaire
no comment
no comment - Tiakola sur une scène malgache

Lire

15 mai 2025

Tiakola sur une scène malgache

Le rappeur franco-congolais Tiakola se produira pour la première fois à Madagascar le 11 juin 2025, au Palais des Sports de Mahamasina, dans le cadre...

Edito
no comment - Le bio, une ambition malgache

Lire le magazine

Le bio, une ambition malgache

À Madagascar, l’agriculture biologique s’impose progressivement comme un levier de développement durable. Portée par une demande internationale croissante et un marché local en pleine structuration, elle touche aujourd’hui près de 200 000 producteurs sur tout le territoire. Vanille, épices, cacao, huiles essentielles… les produits bio malgaches séduisent à l’export et gagnent aussi du terrain dans les habitudes de consommation locale. Mais cette dynamique prometteuse s’accompagne de nombreux défis. Complexification des normes internationales, hausse des coûts de certification, organisation collective encore fragile, ou encore effets du changement climatique : les obstacles sont bien réels. Face à cela, des initiatives concrètes émergent, de la formation à l’agroécologie jusqu’aux nouveaux pôles de production bio organisés en « territoires à vocation ».
Dans notre rubrique ÉCO, Heriniaina Ramboatiana, président du SYMABIO, dresse un état des lieux lucide de cette filière en pleine mutation et partage les pistes pour en faire un véritable pilier du développement malgache.

No comment Tv

Making of shooting mode – MAI 2025 – NC 184

Retrouvez le making of shooting mode du 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁®magazine édition mai 2025 NC-184.
Modèles: Heavenly, Mitia, Tiaro, Aliniaina , Mélanie , Tendry, Santien, Mampionona
Make-up: Samchia
Photographe: Andriamparany Ranaivozanany
Equipe de tournage: Vonjy
Réalisation: 𝗻𝗼 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁®
Collaborations: Tanossi – Via Milano mg – HAYA Madagascar - Akomba Garment MG - KOSTAMI

Focus

Association Mamelomaso - Alahamadibe

L’Association Mamelomaso a célébré, du samedi 29 mars au lundi 31 mars dernier, l'Alahamadibe, le Nouvel An des Malagasy, à Ankazomalaza - Ambohimanga Rova

no comment - Association Mamelomaso - Alahamadibe

Voir