Red Cherry
1 octobre 2014 - MusiquesNo Comment   //   3100 Views   //   N°: 57

Le temps des cerises

Leur passage au Roxicomania en août dernier n’est pas passé inaperçu. Trois filles et un gars bien décidés à imposer à Mada une certaine idée de l’indiecore, d’autant qu’ils sont classés au neuvième rang mondial dans leur catégorie. La cerise sur le gâteau en quelque sorte.

Quand nous chanterons le temps des cerises… Je ne sais pas quand, mes camerluches, mais une chose est sûre : ce jour-là aura sonné l’heure de l’indiecore à Madagascar ! De l’indé comme on dit chez Rock&Folk. Mouvement djeune dont les Red Cherry (La Cerise rouge) sont les tout premiers représentants dans la Grande Île. J’en vois déjà qui montrent des signes d’anxiété : c’est quoi ça encore l’indiecore ? Tout simplement le dernier truc rock qu’il faut super bien maîtriser, les gars, si vous voulez continuer à être les rois de la récré. Basiquement, un mélange de hardcore et d’indie : d’un côté de la musique qui fait boum boum dans l’oreillette et de l’autre des trucs beaucoup plus léchés, intellos, voire expérimentaux. Car dans l’indie – core ou non – il y a toujours l’idée de bidouiller sa musique soi-même, tout seul dans son coin (le fameux do-it-yourself), en autoproduction, sans rien devoir aux gros labels. Ce qui va souvent de pair avec le plus grand éclectisme : de Mozart au dubstep, en passant par la pop américaine à la Katy Perry pour Red Cherry !

Mais bon, tout cela est très théorique et à bien considérer la tribu indie (de Daughter aux London Grammar qui cartonnent dans les charts) on a quand même l’impression que ce sont les fringues et les coupes de cheveux qui font vraiment la différence. Du rock de nanas, pourrait-on dire, ce qui n’est pas en soi péjoratif ! Pour preuve l’affriolante section féminine de Red Cherry avec Anja au chant, Yanja à la gratte électrique et Ny Anjara à la basse. Toutes plus stylées les unes que les autres, et visez les choucroutes : rien vu d’aussi bombasse depuis les B-52 (le groupe) ! Le batteur Mox Mickael vient compléter le tableau, seul mâle à bord dirait-on, petit veinard ! Comme une réponse à la culture macho développée traditionnellement par le rock. Leur nom de Red Cherry vient d’ailleurs de la chanson Cherry Bomb des Runaways, archétype années soixante-dix du groupe de rock féminin, bien avant que les Spice Girls ne brouillent l’image de ce peut être un groupe féminin.

« Le rouge est synonyme de courage, mais c’est aussi la cerise sur le gâteau », vanne Anja. « On fait un rock positif, ni destroy ni dépressif : indie pour les textes et core pour le groove », complète Yanja. Exemple avec le sensuel et sautillant Run, un de leurs morceaux phares à écouter en ligne sur la page Soundcloud du groupe. D’autres titres un poil plus mélancoliques viennent nuancer leur style, comme l’intimiste P.O.D. (Piece of Dream) qui « parle d’amour à degrés inégaux au sein du couple ». Des compositions majoritairement anglophones, car « si les morceaux soft passent bien en malgache, dès que le son est rock, ça ne va plus », considère Mox. Au total, une dizaine de compositions originales qui n’attendent plus que de passer en studio. « Si ça ne dépendait que de nous, on sortirait un album en début d’année prochaine », observe Ny Anjara. Appel aux généreux mécènes ! D’autant que Red Cherry vient de se voir classer au neuvième rang mondial avec le titre Run au grand concours Global Rockstar ouvert aux internautes depuis le 15 septembre. Bon pour sa cerise !

Contact: +261 34 10 430 86

#JoroAndrianasolo

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