Plate-forme de la société civile pour l’enfance : Une lutte de longue haleine
4 décembre 2018 - TribuneNo Comment   //   2598 Views   //   N°: 107
LES OPINIONS EXPRIMÉES DANS CETTE PAGE N’ENGAGENT QUE LEURS AUTEURS. no comment® SE DÉSOLIDARISE DE TOUT CONTENU POLITIQUE OU RELIGIEUX, SECTAIRE OU PARTISAN.

Depuis 2008, la Plate-forme de la société civile pour l’enfance (PFSCE), œuvre pour la protection des droits de l’enfant à Antananarivo. Les 20 et 21 novembre dernier, elle a organisé l’exposition « Les journées de l’enfance » pour commémorer la ratification de la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide).

La Cide a été adoptée à l’unanimité par l’ONU le 20 novembre 1989 après avoir été ratifiée par 195 Etats : 29 longues années durant lesquelles les dirigeants de la planète n’ont eu de cesse de renouveler leur engagement à construire un monde digne des enfants. Qu’en est-il à Madagascar ? Eh bien, il reste encore beaucoup à faire pour appliquer et faire respecter ces droits. Certes, le gouvernement a fait de nombreux efforts allant dans ce sens, notamment avec la ratification de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, la mise en place d’un Comité national de lutte contre le travail des enfants ou encore l’élaboration d’un Plan d’action national pour la lutte contre le mariage des enfants, mais du fait de l’instabilité politique du pays, il est difficile pour les pouvoirs publics de maintenir une continuité dans ses actions.

L’application des droits de l’enfant à Madagascar se heurte aux valeurs et traditions ancestrales. Au sein de la société malgache, la plupart des individus tendent à justifier le non-respect des droits de l’enfant au nom des traditions et du respect dû aux aînés. Un célèbre proverbe malgache dit même « zaza tiana tsy hitsitsiana rotsan-kazo » (on ne doit pas économiser les coups de bâtons à un enfant qu’on aime). Au sein de notre société, la limite entre les punitions et la violence corporelle est mince alors que le Cide stipule clairement parmi les droits de l’enfant celui d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toutes formes d’abus et d’exploitation. En dépit de cela, une étude réalisée par les Nations-Unies en juin dernier a révélé que 89 % des Malgaches ont admis avoir été frappés durant leur enfance et a aussi indiqué que les châtiments corporels étaient perçus comme normaux à Madagascar et faisant partie de l’éducation.

L’un des quatre principes fondamentaux de la Cide est le respect des opinions de l’enfant qui a « le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation ». Toutefois, cela n’est pas non plus respecté à Madagascar où seuls les parents ont le droit d’émettre des opinions et de s’exprimer au sein de la cellule familiale. Cela est prouvé par le refus du gouvernement malgache de ratifier le protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation de communications (Opic), entré en vigueur en 2014, qui permet aux enfants d’être écoutés et de se plaindre directement auprès du Haut-Commissariat de Genève.

C’est pour assurer la protection et l’application de tous ces droits que la PFSCE travaille d’arrache-pied depuis 2008. A travers l’organisation de villages associatifs ou d’expositions comme ce fut le cas les 20 et 21 novembre dernier, la plate-forme espère sensibiliser la société au respect des droits de l’enfant. En continuité de ses actions, la PFSCE prévoit actuellement de créer une émission éducative afin de faire connaître ces droits.C’est pour assurer la protection et l’application de tous ces droits que la PFSCE travaille d’arrache-pied depuis 2008. A travers l’organisation de villages associatifs ou d’expositions comme ce fut le cas les 20 et 21 novembre dernier, la plate-forme espère sensibiliser la société au respect des droits de l’enfant. En continuité de ses actions, la PFSCE prévoit actuellement de créer une émission éducative afin de faire connaître ces droits.

Nomenjanahary Ando Mampionona,
présidente de la PFSCE,
et Rabearimana Mahery Fanantenana,
coordinatrice de proje
t

La PFSCE est une plate-forme fondée en 2008 qui œuvre pour la protection des droits de l’enfant à Antananarivo. Elle regroupe 35 associations travaillant dans le secteur de la promotion des droits de l’enfant qui sont spécialisées dans différents domaines (inclusion, handicap, santé, éducation).
Contact : +261 33 86 786 74 / +261 32 71 845 56

COMMENTAIRES
Identifiez-vous ou inscrivez-vous pour commenter.
[userpro template=login]