Photo-choc
30 juin 2016 - GaysyNo Comment   //   2188 Views   //   N°: 78

Passe au bureau à 11 heures sans faute demain. C’est important !
Ce mot, écrit sur le dos de la carte de visite du patron de l’agence où je travaille, glissé sous ma porte, tourne ce soir en boucle dans ma tête. J’imagine tous les scénarios possibles : vais-je enfin décrocher un grand contrat de pub ou défiler pour un grand styliste ? Mes grandes jambes et mes pectoraux sculptés par des heures de natation restent mes plus grands atouts. Pour essayer de sortir du lot des candidats, j’ai même pris le risque de choisir une photo provocatrice. Une photo torse nu en jean Levi’s 501, sans slip, la braguette ouverte, poils pubiens apparents sous mes tablettes bien dessinées. La photo est à croquer ; la pose et mon expression accentuent le côté chaud. 

Je m’étonne parfois quand il m’arrive de bander en voyant cette photo. Et c’est pour ça que je l’ai choisie pour mon dossier. Les mannequins sont nombreux dans la seule agence réputée de la capitale et je veux saisir ma chance. Je regarde encore une copie de cette photo et je commence à flipper. Il s’agit d’une agence, pas d’un magazine gay. On verra bien demain. 

Le patron m’accueille en souriant, ça me rassure. Un jeune homme est derrière le bureau, à peine plus âgé que moi, mais de petite taille. Bien vêtu, il m’adresse un grand sourire, me tend la main et se présente : « Njaka, enchanté ! » Je la lui serre… et perds mes mots en voyant ma photo sous ses yeux.
« Assieds-toi Yvon. Njaka est le propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter masculin. Il est intéressé par ta photo. Il veut te proposer de faire la pub de sa marque. Et il a besoin de quelques détails sur toi », me dit le patron. « J’ai une nouvelle gamme de vêtements pour jeunes. Je veux cibler les gays parce qu’ils mettent les moyens pour les fringues. Et c’est ton côté provoc qu’on va utiliser pour la campagne », dit Njaka en prenant ma photo. « Je vous propose de déjeuner chez moi pour parler de ça. Comme c’est samedi, j’espère que tu es disponible Yvon ? », me demande le patron.

Même à table, Njaka a ma photo devant lui. Il me pose des séries de questions sur ma personne ; je le vois venir sur l’homosexualité et je noie le petit poisson. Mon patron reste indifférent. À la fin du repas, l’homme d’affaires conclut que je corresponds à ce qu’il cherche ; que le shooting se fera le week-end prochain et il signe un chèque pour mon cachet.
« Passe lundi au bureau pour les signatures », m’adresse le patron. « Je vous propose de fêter cette nouvelle collaboration, si personne n’a d’objection ! », poursuit Njaka. « Sauf que je dois aller faire les courses, je n’ai plus rien, ni à boire ni à grignoter », lance le patron. « Mets sur mon compte », lui répond Njaka en lui tendant un chèque. Le comportement de Njaka dans la maison du patron me laisse douter qu’il y a une complicité entre les deux.

Une fois seuls, il me propose de voir un film américain qui vient de sortir et dont tout le monde parle : « Basic Instinct, avec Sharon Stone et Michael Douglas, tu vas adorer ça. » La scène du début est chaude et la vue de Njaka réveille ma bête ; ma position ne m’aide guère à cacher ce qui gonfle mon pantalon. On suit l’histoire avec intérêt ; il fait quelques commentaires sur des détails. Et le silence nous envahit au moment où les scènes redeviennent érotiques. J’entends sa respiration s’accélérer. Et ses mains cherchent à toucher les miennes. Je commence à transpirer. Soudain il se jette sur moi pour m’embrasser, me déshabille d’une façon brutale comme le couple dans le film. Les gémissements des acteurs ne font qu’intensifier nos ébats. Il se lâche complètement en adoptant des attitudes sauvages pour mettre un peu de piment dans l’action.

Trois fois, nous tombons du canapé, Njaka est dans une autre dimension, ça l’amuse. Il me vide complètement sans qu’on se rende compte de la fin du film. Et ça continue sous la douche. Il me dit que me voir à poil l’excite. Pris dans le feu de l’action, j’ai complètement oublié que le patron n’est pas encore de retour. Heureusement ! Autrement, qu’estce que j’aurais pu lui dire ? Me taper son client chez lui ne risque pas de l’enchanter. Et il nous a laissés tout un après-midi seuls sous prétexte d’aller faire des courses. Je me dis qu’il est complice. Il reste à savoir si cette histoire de campagne de pub tiendra la route. Étais-je une proie facile ? Njaka sent une vague de regret m’envahir et me demande comment me remercier pour ce que j’ai fait. « Que ça reste entre nous », je lui réponds d’un ton sec.

Il me tend une enveloppe fermée et me prie de ne l’ouvrir qu’une fois chez moi. « Je veux que tu saches que tu me fais de l’effet depuis que je t’ai vu dans la rue. J’étais avec le patron de ton agence et je n’arrêtais pas de lui dire que je voulais te rencontrer. Lorsqu’on a ensuite parlé de ce projet, j’ai déjà pensé à toi et en plus il m’a montré cette photo. Donc, tu n’as pas à te soucier de lui. Il est open minded ! », me dit-il calmement.

Pendant tout le shooting, Njaka se montre attentionné. Je réussis à mettre en valeur ses fringues. Il est content de mon travail. Du coup, il double mon cachet. Avant de se quitter, il me demande si ce qu’il a mis dans l’enveloppe me va. Je ne l’ai pas encore ouverte, j’ai complètement oublié son existence. Arrivé chez moi, je remets la main dessus. Il a signé un chèque en blanc avec sa carte de visite mentionnant au dos : Avec toute mon attention, pour que tu ne manques de rien. Je réfléchis et décide de le remplir avec des zéros et de le lui renvoyer par la poste, accompagné d’une autre photo de moi, nu, sur laquelle j’écris : Merci, c’était par amour !

par #Von

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