Opus 106
3 juillet 2015 - CulturesNo Comment   //   2076 Views   //   N°: 66

Hiraitra, un bouquet de talents 

Dans l’art lyrique, les bons chanteurs ne font pas systématiquement de bons choeurs. Et pour cause ! Pour obtenir cette osmose que l’on sent dans l’Ensemble Vocal Hiraitra, il a fallu une subtile combinaison : des chanteurs talentueux, bien sûr, réunis par l’amitié et la passion de la musique ; ajoutez à cela la force tranquille d’une présidente formée, entre autres, en Corée et sur l’île de la Réunion (la soprane Natacha Rajemison) ; et complétez l’équipe avec un

chef de choeur fédérateur, à la fois travailleur passionné et profondément humain (Dominique Rakotonirina).

L’Ensemble Vocal Hiraitra a vu le jour cette année en février, et regroupe une quarantaine de choristes qui se rencontrent deux fois par semaine pour travailler répertoire et technique. Ils ont donné leurs premières représentations en avril dernier avec un programme de chants sacrés et extraits d’oratorios à la cathédrale Saint-Laurent Ambohimanoro, et un deuxième répertoire axé sur l’opéra et les chants profanes à l’hôtel de ville Analakely. Ces deux concerts ont été accompagnés par Mirana Randria au piano, avec l’exceptionnelle participation du ténor Blaise Rantoanina (Conservatoire de Paris).

Le choeur a interprété brillamment, mais surtout con anima (avec âme), Haydn, Handel, Brahms et Verdi. Les amateurs de musique classique pourront retrouver L’Ensemble Vocal Hiraitra à Tana au mois d’août pour le festival Classik’Art, puis en décembre pour ses concerts de Noël.

La musique inspirée de Madagascar 

Savez-vous que notre belle île de Madagascar a été une source d’inspiration pour plusieurs compositeurs de musique classique ? Cela remonte bien sûr aux premiers échanges culturels entre l’Europe et Madagascar. Citons, entre autres, Maurice Ravel qui a écrit Trois Chansons Madécasses sur des poèmes qu’un certain Désiré de Forges a traduits à partir de documents malgaches antérieurs au XVIIIe siècle. Cela parle d’amour (Nahandove), de volupté (Il est doux), mais aussi des « Blancs » dont il faut se méfier (Aoua). Plus récemment, j’ai découvert Raymond Loucheur, un compositeur français né en 1899 et qui a reçu en 1928 le 1e Grand Prix de Rome.
 

Il a écrit une Rapsodie Malgache en 1945, une commande de la radio pour commémorer le cinquantenaire du rattachement de Madagascar à la France. C’est une oeuvre étonnante : une suite instrumentale d’une quinzaine de minutes en quatre mouvements, basés sur des thèmes folkloriques malgaches. Cela commence par Musiciens, un air traditionnel transcrit fidèlement jusque dans l’accord des violons de l’orchestre ; ensuite il y a Piroguiers qui nous laisse imaginer des pêcheurs qui glissent sur le Canal des Pangalana au paisible couchant et chantonnant une douce mélopée; enfin il y a Sorciers et Guerriers, qui mettent beaucoup plus l’accent sur le côté tribal du pays.
C’est surprenant, audacieux, envoûtant ! La Rapsodie Malgache a été créée le 10 octobre 1946 à Paris, sous la direction de Manuel Rosenthal. 

#Valerie R.Raveloson

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