Opus 106 : Miangaly, ou comment vivre de sa passion
15 novembre 2016 - Cultures Music MusiquesNo Comment   //   9380 Views   //   N°: 82

Quiconque décide de vivre de la musique a pour lui l’admiration des rêveurs, et contre lui le scepticisme des réalistes. Et si l’on peut être très heureux en vivant de sa passion, c’est loin d’être une sinécure.

Miangaly Razakamahefa est l’une des rares femmes malgaches ayant choisi la musique comme carrière exclusive. Rien ne l’y disposait pourtant. Enfin, presque rien, au départ… rien qu’un petit mot : le nom d’un instrument qu’elle a pointé dans la liste d’activités parascolaires proposée par son père lorsqu’elle était petite fille. Mais à bien y réfléchir, ce n’était peut-être pas tout. Ses deux grand-mères étaient musiciennes à leurs heures, au chant et à l’harmonium. Le talent se transmettant souvent dans les gènes, on ne peut donc pas tout à fait dire que Miangaly soit partie de zéro en choisissant la flûte traversière.

Aujourd’hui, elle maîtrise tous les instruments, « à part la contrebasse », nous dit-elle en riant.

Ses journées sont réglées comme du papier à musique. Et pour cause ! Si elle n’était pas aussi organisée, il lui serait impossible de combiner toutes ses responsabilités.

À côté des cours privés qu’elle donne aux apprentis musiciens de toutes disciplines, elle dirige l’école de musique de son mari Hando Razakamahefa (en plus des cours, elle se charge aussi l’administration et la comptabilité). Ses samedis sont entièrement consacrés aux répétitions ou aux concerts du Jejy Music Orchestra & Choir dirigé par Hando. Jamais de week-ends donc, ni de congés pour ce couple de musiciens et leurs trois petites filles, qui passent leurs journées à l’école de musique, entre les violoncelles, les trompettes et leurs cahiers de classe !

Et pourtant, même avec une vie aussi remplie, Miangaly Razakamahefa dit ne jamais se sentir fatiguée : « c’est un métier de passion, et tu as le sentiment d’apporter concrètement quelque chose aux enfants comme aux adultes, ne fut-ce que pour la mémoire, la concentration, les réflexes et la motricité. » Et d’ajouter : « Quand tes élèves sont bons, c’est beaucoup de plaisir pour toi. Quand ils n’y arrivent pas, tu t’améliores en développant différentes approches pour faire passer le message. » Elle est d’autant plus heureuse que la profession lui permet de rencontrer constamment des personnes de toute catégorie socioculturelle et de toute nationalité. Ne dit-on pas qu’il n’est de richesse que d’hommes !

Et si cette carrière vous fait rêver, sachez quand même ceci : pour réussir dans cette voie, il faut posséder quelques atouts-clés. En ce qui concerne Miangaly, cela pourrait se résumer en trois points. Un : une bonne formation musicale évidemment – elle a fait ses armes au CNEMD (Centre national d’enseignement de musique et de danse) avec Lala Razanajatovo, puis chez Jejy Music. Deux : la passion de la musique et l’amour, qui ne la quittent plus depuis qu’elle chemine avec Hando, son partenaire indéfectible dans le travail et dans la vie. En dernier et non des moindres, une formation académique en économie et gestion, qui lui permet de voir loin, tout en gardant les pieds sur terre.

En attendant, rendez-vous avec Jejy Music Orchestra & Choir et Miangaly Razakamahefa en décembre pour leur traditionnel concert de Noël.

Retrouvez Valérie Raveloson dans l’émission Opus 106 tous les dimanches de 18 h 30 à 20 heures sur la RLI FM 106 by no comment®.

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