OMG : (Oh my god !)
1 avril 2016 - GaysyNo Comment   //   1327 Views   //   N°: 75

C’était juste au moment où ça prend une autre dimension, un plaisir intense, le point de non-retour, que j’ai entendu le bruit de la serrure. Les deux coups secs de la clé, le grincement de la poignée et le gémissement de la porte qui s’ouvre. Heureusement, je me suis vidé à cette seconde précise. Il nous en est resté quelques-unes pour remonter nos pantalons avant que cette personne ne fasse irruption dans le living, où nous étions en pleins ébats amoureux, mon copain et moi. La résonance des chaussures a laissé deviner que c’était une femme, et ça ne pouvait être que ma mère. Moi, qui d’habitude rentrais le dernier, ne pensais pas qu’elle arriverait si tôt à la maison ! « Ah, tu m’as fait peur ! Je ne savais pas que tu étais déjà rentré ! » Sursauta-t-elle. 

Pris en flagrant délit, je perdis mes mots. Mentir n’aurait fait qu’aggraver la situation. Mais comment lui expliquer la présence de garçon en ma compagnie ? Notre précipitation laissait douter de quelque chose.

« Non, dis-moi que je rêve ! Oh mon Dieu ! Dis-moi que ce n’est pas vrai ! » Marmonna-t-elle en quittant la pièce. Par des gestes, on s’est dit mon copain et moi qu’on était dans la merde. Je l’ai raccompagné au seuil de la maison et suis allé voir ma mère qui s’était enfermée dans sa chambre en pleurant.

« Maman, laisse-moi t’expliquer. » Suppliais-je à la porte. « Qui t’as appris cette horreur ? Tu me déçois beaucoup, ce n’est pas les filles qui manquent sur cette Terre. Pourquoi mon dieu, mon fils couche avec un garçon ? » Se lamentait-elle en pleurant.

J’insistais encore pour lui expliquer tout ça mais elle a piqué une colère et m’a balancé : « Je ne veux pas te voir, casse-toi, t’as pas honte ? ». Trois phrases qui me sont restées au travers de la gorge et m’ont incité à partir. Mais où partir quand on a seize ans ? Et c’est là que mon père est rentré. Pris de peur et de panique, je décidai de fuir, sans savoir où aller, en cette fin d’après-midi d’hiver sur les hautes terres malgaches. Mon premier réflexe fut d’aller voir mon copain pour lui raconter ma situation. Ayant le même âge que moi et vivant aussi chez ses parents, il ne pouvait pas faire grand-chose. Il risquait aussi d’avoir des ennuis s’ils apprenaient qu’il était concerné par le même sujet. Mais il m’a promis de ne pas me laisser tomber. J’ai passé la nuit chez lui, en cachette, et suis parti au petit matin.

Puis je suis allé voir ma mère à la sortie de son travail. Couvert de honte, je n’osais pas la regarder dans les yeux. Je lui ai expliqué que je n’avais appris ça de personne, que c’était arrivé comme ça. Elle m’a promis qu’elle arrangerait tout et qu’il fallait rentrer à la maison. Après une longue discussion à huis clos avec mes parents, voici les règles qu’ils m’imposèrent : une cure de « délivrance » à l’église, interdiction des réseaux sociaux, quelques séances chez un psy, un filtre sur mes amis. Parfois même, mon père allait jusqu’à m’arranger un coup avec une fille. Je suivais avec enthousiasme tous ses conseils, parce que je finis par admettre qu’il fallait que je sorte avec une fille.

Mais pour être sincère, au bout de quelques années, mon instinct reste le même : je réagis plus avec un garçon !

par #Von

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