Nudibranches Fluokids des mers
14 mars 2013 - EscalesNo Comment   //   1561 Views   //   N°: 38

D’août à décembre, Nosy Be accueille le ballet des impressionnantes baleines à bosse et le défilé des requins-baleines. Ses fonds marins cachent d’autres protagonistes plus discrets qui offrent un spectacle différent, haut en couleurs, tout au long de l’année. Ouvrez l’oeil !

Quand Alain-Benoît Rassat ouvre le centre de plongée Sakalav’Diving avec Nathalie Bazard en 2009 à Nosy Be, il connaît peu les nudibranches – il n’en a que dix photos. En constatant la variété d’espèces de ces limaces de mer, il cherche un maximum d’informations et entre en contact avec Philibert Bidgrain. Ce plongeur basé à La Réunion recense les espèces de l’océan Indien et collabore aux recherches de Bill Rudman (Australian Museum) et Nathalie Yonow (Swansea University).

Alain-Benoît et Nathalie se fascinent alors pour cet étonnant mollusque : ses branchies nues, ses couleurs vives, sa taille adulte qui peut varier entre 7 mm et 60 cm, certains récupèrent sur leur peau les cellules urticantes des anémones en les mangeant. C’est ainsi que 85 espèces ont été distinguées autour de Nosy Be en 18 mois. Et on ne serait même pas à la moitié – on estime qu’il y a 

plus de 3 000 espèces de nudibranches sur la planète. Sakalav’Diving envoie ses photos à Philibert Bidgrain qui regrettait jusque-là le peu de données venant de la Grande Île. Le recensement est d’autant plus compliqué car une même espèce peut changer d’apparence d’une zone à l’autre, en fonction de son environnement – profondeur, température de l’eau et sa nourriture. 

Leur passion se transmet aux clients. Ceux qui plongent « pour voir du gros » sont d’abord sceptiques quand on leur parle de si petites bestioles. Mais une fois dans l’eau ils sont émerveillés en assistant à ces chorégraphies bariolées. « Ça change de la plongée stéréotypée », se réjouit un touriste après avoir vu des nudibranches à Nosy Be. « Je veux retourner à l’eau et en chercher d’autres ! » Quand il nous parle de nudibranches, on sent que pour Alain-Benoît, son métier c’est surtout sa passion.

Un émerveillement qui reste intact après plus de 8 000 plongées. Probablement grâce à l’exceptionnelle situation de Nosy Be : une zone privilégiée entre la côte Est de l’Afrique, les Comores et Madagascar. Un lieu de brassage pour admirer la grande diversité de la faune sous-marine.

#StéphaneHuët
Photos : Alain-Benoît Rassat

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