Nonoh Ramaro : Pas là pour faire joli !
10 février 2012 - CulturesNo Comment   //   2929 Views   //   N°: 25

Nonoh Ramaro ajoute huit nouveaux tableaux à sa série des « Art-Tra ». Peinture intrigante, entre le portrait traditionnel et la « projection astrale », à haute vertu thérapeutique mais certainement pas décorative, affirme-t-il. 

Ces visages grand format superposés à d’étranges « mantras » de couleurs ont-ils le pouvoir de guérir, à tout moins de faire du bien ? C’est en tout cas ce qu’affirme le peintre et chorégraphe Nonoh Ramaro qui a présenté à Isoraka en décembre dernier, chez Max et les Ferrailleurs, huit nouvelles toiles de sa série Art-Tra (jeu de mot pour endurance). « Ma peinture est thérapeutique, affirme-t-il. Si tu te sens lourd après une journée de travail et que tu regardes mes toiles tu te sentiras moins stressé. Certaines couleurs peuvent faire du bien. »

Le propos est toujours intrigant, surréaliste pour ne pas dire mystique, mais rien d’étonnant à cela quand on sait que le projet Art-Tra est né d’un « échange productif » avec Xhi (de Xhi sy Mhâ) ! Cela étant, comment nier l’étrange fascination qu’exercent sur nous ces tableaux mi-abstraits mi-figuratifs ?

Ces visages traités avec le plus grand réalisme mais comme baignant dans leur « aura », s’il faut traduire ainsi ces étranges « correspondances » qui les accompagnent, sortes de « portraits astraux » ramenés à quelques signes et couleurs essentielles. Une façon de rappeler que l’Homme – et singulièrement l’Homme malgache -, est toujours « relié », au sens le plus « religieux » du terme : relié à lui-même, à ses ancêtres, au grand tout qui le cerne. 

Artiste accompli, Nonoh Ramaro, Ramaroniaina Landry Richard pour l’état civil, évite d’en dire trop sur sa peinture – « à trop en dire on tue le mystère, au visiteur de se projeter dans mes toiles » – se contentant de rappeler qu’il n’est pas un « peintre décoratif qui est là pour faire joli ». Quant à sa technique « mixte », utilisant à la fois le « coulage » et la « superposition », il la rattache à l’influence du peintre gabonais Georges Mbourou. « Je l’ai rencontré lors d’un séjour au Gabon et je le considère comme un extraterrestre ». Ce qui dans la bouche de Nonoh ne peut être qu’un grand compliment. D’autant qu’il doit à d’autres grands extraterrestres de s’être trouvé en peinture, comme Richard Razafindrakoto qui l’a initié à l’expression contemporaine.

Pour 2012, l’artiste a un agenda bien chargé puisqu’il compte exposer à Maurice et entamer une collaboration avec un artiste italien pour des toiles grand format (jusqu’à trois mètres de long) qui seront exposées à Nosy Be. Encore une histoire d’extraterrestre ?

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