Noah Raoelina : « Histoire d’écouter autre chose »
5 juillet 2018 - MédiasNo Comment   //   2166 Views   //   N°: 102

Indie en référence aux artistes indépendants et 261 pour le code postal de Madagascar. « Indie 261 Radio » est la web station qui vibre au rythme des musiques plutôt boudées par les médias locaux. Une plate-forme gratuite qui met en avant les artistes (musiciens, slameurs, poètes, etc) qui ont décidé de se prendre en charge.

« Le matraquage à Madagascar peut aller jusqu’à des millions d’ariary. C’est à qui peut payer le plus pour être célèbre. Tous les artistes n’ont pourtant pas les moyens de payer cette somme. D’ailleurs, le mot matraquage ne devrait même pas exister dans le jargon de la musique à Madagascar, on devrait parler de promotion », lance Noah Raoelina, un des concepteurs de la web radio Indie 261 Radio. Et ils sont quatre à faire fonctionner la plate-forme, avec comme dénominateur commun la passion pour l’art et la culture à Madagascar. Nanny (fondatrice du site 1225 initiative pour l’éducation, l’art et la culture), Annie (Buskers Magazine), Rakoto (spécialiste de la radio) et Noah (Dago Team Zara) se sont lancés dans l’aventure début 2016.

La web radio leur est venue naturellement surtout pour son aspect économique puisqu’on ne paye que les frais d’hébergement, sans avoir besoin d’un local physique. « A but non lucratif, notre objectif est de donner la chance à tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas être diffusés dans les médias mainstream. Pourtant, il y a de bons artistes qui méritent de se faire connaître. Comme le trio Alala, Mamina, Jah Roots, Rybota, etc., des gens qu’on n’a pas l’habitude d’entendre dans les radios locales. » A part la musique, Indie 261 Radio diffuse aussi de la poésie et du slam. La plate-forme travaille avec des collectifs d’artistes de l’étranger qui ont demandé à y diffuser leurs oeuvres. « Nous travaillons par exemple avec Infamous Resistance (France) et Lucha Libre (États-Unis). Ils ont le même état d’esprit que nous. On diffuse les oeuvres de leurs artistes et vice versa ils nous rendent la pareille avec les nôtres. »

Le hic ? Le problème de connexion Internet à Madagascar. « On est conscient que seule 4,3 % de la population (chiffres 2017) a accès à Internet et cela ne changera pas d’ici demain. Ce qui est sûr c’est qu’une web radio est pratique pour promouvoir les artistes à l’international, elle est d’ailleurs diffusée 24 heures sur 24. » Pour l’instant, il n’y a pas de véritable programmation mais l’équipe est en train de concevoir des émissions spécialisées. « Nous voulons faire des reportages sur les diverses disciplines comme la poésie, le slam ou encore le reggae. » La dream team compte même lancer une petite maison de production 261 Live qui organisera des concerts pour promouvoir à la fois les artistes nationaux et internationaux. Histoire de découvrir d’autres sons qui ne sont pas moulinés dans les médias lourdingues !

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