Mialy Rajohnson : « Dix ans en bonne compagnie »
5 août 2014 - Cultures MusiquesNo Comment   //   3329 Views   //   N°: 55

Pour marquer ses dix ans d’existence, la compagnie Ry Mialy a présenté en mai à l’IFM « B est Time of Opera », un pot-pourri des meilleures comédies musicales de la scène internationale. Le chorégraphe Mialy Rajohnson, fondateur et metteur en scène de la troupe, fait le bilan de cette première décennie. 

Pourquoi ce « Best Time of Opera » ?
La comédie musicale est un genre encore peu connu à Madagascar. On a voulu montrer un aperçu de ce qui s’est fait de mieux en ce domaine ces 50 dernières années : de Carmen, West Side Story ou Singing in the Rain à Starmania ou Les Dix Commandements.
C’était aussi l’occasion de montrer tous nos acquis depuis ces dix ans que nous tournons ensemble.
On dit souvent que les Malgaches n’aiment que les musiques à danser ; à voir l’influence du public à nos spectacles, il est clair qu’ils sont ouverts à d’autres expériences.
D’ailleurs Best Time of Opera sera à nouveau représenté en septembre. 
À l’origine, Ry Mialy est une compagnie de danse… On a toujours été pluridisciplinaire : danses moderne et contemporaine, théâtre, opéra, opérette, 

comédie musicale… tout ce qui se rapporte au spectacle nous intéresse. Nous mettons autant de soin dans la scénographie que dans la chorégraphie, les décors ou la musique. L’idée de spectacle total nous parle bien. En fait, je suis professeur de danse et de théâtre, diplômé d’une grande école à Paris, et tout naturellement j’ai voulu combiner ces disciplines en créant Ry Mialy. Nous jouons les oeuvres du répertoire international, mais nous avons aussi nos propres créations, comme Elakela-trano (2012) ou Kiolonolona (1998).

On vit de son art à Madagascar ?
Non, et c’est la raison pour laquelle Ry Mialy ne se produit sur scène que deux fois par an.
Quand on organise un spectacle, c’est à peine si les recettes arrivent à couvrir les dépenses.
Raison pour laquelle on ne trouve pas beaucoup de professionnels malgaches dans ce milieu.
À l’étranger, les comédiens travaillent dix heures par jours tout au long de l’année, chez nous c’est à peine si l’on arrive à six heures de répétitions par semaine. Faute de moyens, je ne peux pas engager d’artistes à plein-temps, on doit tout calculer au coup par coup.
Nous ne sommes donc que six permanents dans la compagnie, alors que nous sommes une vingtaine de chanteurs et danseurs sur scène.
Pour assurer la qualité des spectacles, je fais aussi appel à chaque fois que je crée une pièce à un parolier et à un compositeur. Mais bon, cela fait dix ans que c’est comme ça, et nous sommes toujours là…

 

Propos recueillis par Solofo Ranaivo

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