Meilleur vœu
18 janvier 2017 - GaysyNo Comment   //   1450 Views   //   N°: 84

Le DJ lança le compte à rebours au micro. Toute l’assistance le suivit avec enthousiasme. Dans cette salle moite, l’odeur de l’alcool se mélangeait avec celle de la fumée de cigarettes. Difficile de se faufiler pour atteindre la sortie, tellement il y avait de monde. La cadence suivait le rythme des secondes : quatre, trois, deux, un et bonne année ! Des cris de joie, des embrassades ponctuèrent l’instant. Leur frénésie ne m’atteignit guère. Presque au bord des larmes, je comprimai un soupir, fermai les yeux et murmurai le vœu de vivre une véritable histoire d’amour pour cette nouvelle année, de rencontrer quelqu’un de bien, oui quelqu’un pour moi !

Las de vivre des aventures sans lendemain, j’avais mis ma vie sentimentale entre parenthèses depuis bien longtemps. Et ce soir, cela me pesait. Pour tromper ma solitude, j’abusais de l’alcool et engageais la conversation avec des inconnus un peu paumés. Comme moi.

Cela n’était guère favorable à une rencontre et au petit matin je me retrouvais seul. Sans aucune envie de rentrer chez moi, pour me retrouver seul avec mon ombre. Je décidai de faire une visite surprise à des amis, un jeune couple gay. Ils étaient une bonne dizaine et déjà un peu pompettes. Ironie du sort, j’étais le seul « célibataire » du groupe, ce qui m’a très vite saoulé. Peu de temps après, je m’endormis sur un canapé. Je fis un rêve dans lequel je voyais constamment un regard et un sourire si tendres que cela, à chaque fois, me réveillait. Et voici que je me réveillais.

La soirée se poursuivait, tous mes amis étaient là. Mais un nouveau venu s’était joint à nous pendant monsommeil. Sa vue me mit hors de moi. Chose étrange, il avait le même sourire et le même regard que celui que je venais de voir dans mon rêve. Pourtant, c’est la première fois que je le voyais. Je pensais que peut-être la fatigue qui me faisait faire d’étranges hallucinations. Je décidai de rentrer chez moi. Le lendemain,, dans un rêve d’une étrange réalité, je le retrouvai. J’entrai dans une gargote pour me faire servir un bol de soupe « tongotr’omby ». Un inconnu vint s’asseoir à mes côtés, c’était lui ! Il me tendit la main en me rappelant qu’on s’était croisés hier dans cette soirée. Je lui laissai mon numéro de portable et le soir même il m’appelait et je lui demandai de passer me voir.

Il mereparla de cette soirée dont je n’avais qu’un vague souvenir. « Tu sais, ce n’était pas évident d’être seul pendant les fêtes », lui dis-je. « Est-ce que ma présence te réconforte maintenant ? », me demanda-t-il avec douceur. Un silence, juste le temps que nos corps se touchent et s’entrelacent. Je sortis de mon rêve. Ma montre affichait 4 heures du matin ce lundi 2 janvier. J’étais en sueur. Pourquoi tout cela semblait-il si véridique ? Son regard, son sourire. Je décidai de faire un jogging pour me changer les idées, direction cette gargote dont j’avais rêvée, histoire de voir si elle existait réellement.

Elle existe bel et bien ! Des planches de bois peintes en bleu de la petite cabane se dégageaient une fumée. La voix de la vendeuse m’incitait à prendre quelque chose ; je m’assis et commandai. Je me retournai : il était là ! Avec le même sourire mais les yeux encore fatigués. Il me salua et reparla de cette soirée de la Saint Sylvestre. Je lui filai mon numéro et l’invitai à venir me voir quand il le voudrait. Il a finalement appelé quelques jours plus tard. Et maintenant, je me sens heureux de voir ce sourire et ce regard tous les matins à mes côtés à mon réveil, mais plus dans un rêve !

par #Von

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